le jour m'oblige, la nuit m'apaise
Si les piscines étaient ouvertes la nuit, j'irais y faire quelques longueurs.
Si j'avais une voiture, j'irais rouler.
Si je vivais aux US, j'irais errer dans les rayons d'un supermarché. Au moins ainsi, j'arriverais peut-être à avoir quelque chose à manger dans mes placards.
Je ne suis pas fêtarde, je suis noctambule. La nuit ne m'étourdit pas, elle me calme. La perception du temps change. Tout est en suspens. C'est plus facile de se concentrer. Les parasites s'éloignent. On se disperse moins, on se retrouve.
Supertramp en se préparant le matin, faut bien ça pour compenser l'agonie du réveil. Je ne peux pas écouter la radio à l'aube, ils m'horripilent. D'abord, ils font les faux (ou peut-être les vrais - auquel cas, tant mieux pour eux) joyeux. Ils débordent d'allégresse matinale, et tagada tsoin tsoin. A tel point qu'ils me font mal aux oreilles. Il ne leur faut pas n'importe quoi à mes oreilles le matin. Ni à aucun autre moment d'ailleurs mais je n'ai pas forcément le choix. Alors le matin, c'est niet. Je les chouchoute. Pas question de me fader des tunnels de pub pour m'inciter à acheter et d'infos pour m'expliquer que le monde va mal car le jour où il va aller mieux, le monde, je traverse nue la place de la Concorde en diagonale en faisant des sauts périlleux arrière.
Ca m'étonnerait que cela arrive. D'abord, il faudrait que je sache en faire et puis il faudrait que ce soit dans pas trop longtemps de façon à ne pas être décatie au point d'affoler les populations.
Et puis attention, j'ai dit qu'il aille bien, vraiment bien, pas du bien de circonstance, pas du aujourd'hui, on est content parce que l'on peint les oeufs et l'on cueille les jonquilles pour faire vendre.
Enfin, bref, l'attentat à la pudeur, ce n'est pas pour demain.