la nature dans les villes

 

C'est magnifique quand elle reprend ses droits. Quand, dans l'interstice entre deux parois, poussent des brins d'herbe, quand un talus se recouvre de pâquerettes ou de coquelicots. Au détour d'une rue apparaît la beauté. Des feuilles vert tendre au printemps. Des arbres en fleurs.

A la campagne, c'est beau aussi mais c'est plus homogène, ça donne moins l'impression de changer. En ville, c'est un havre de paix inattendu dans le tumulte. A New York, par exemple, il y a des squares minuscules où galopent des écureuils. Ils ne vont pas me dire qu'ils ont traversé les rues, dans la circulation pour aller dans ce square en particulier se balader dans les trois, quatre arbres qui s'y trouvent. A croire qu'ils étaient déjà dans le square et que la ville a été construite autour.

Pareil, être un palmier au milieu d'un rond-point. Résister bravement aux milliers de voitures qui tournent autour de vous.

Les pigeons qui, paisiblement, traversent dans les clous. Parfois, c'est à se tordre. On dirait qu'ils ont compris que le petit bonhomme est au vert et ils avancent en ligne droite sur la chaussée vers le trottoir d'en face. Ceux qui entrent par mégarde dans une station de métro, qui s'y égarent et qui m'inquiètent tant. Je voudrais bien les aider mais comment leur indiquer la sortie?

Les petites souris que l'on voit parfois courir le soir sur les cailloux entre les rails du métro quand les rames se font plus rares.

Les pies qui ont l'air d'être en smoking tellement elles sont chics en noir et blanc.
Les moineaux qui volettent en pépiant.

Et surtout les martinets qui reviennent au mois de mai et qui tournoient dans le ciel l'été en criant. Vivement qu'ils arrivent, ceux-là. Je les attends.