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caelle
28 avril 2005

Kill Bill et moi

   

Moi y en avoir vu "Kill Bill" volumes 1 et 2 de Quentin Tarantino (QT, pour les intimes - prononcez kiouti). je ne l'avais pas vu en salle pour plusieurs raisons:
- trop violent pour moi
- ne peux regarder ce genre de film qu'en gloussant à cause de toutes les références cinématographiques

(c'est pareil pour "Star Wars", suis généralement infernale pour la personne qui m'a poussée à ou traînée le voir car c'est généralement un homme jeune pour qui Star Wars est un film fondateur et que je lui sape le moral en lui disant qu'il y a dedans des références au cuirassé Potemkine d'Eisentein (1925) et à "la chevauchée fantastique" (stagecoach - 1939 - John Ford) elle-même inspirée de la nouvelle "boule de suif" de Maupassant - A ce stade, l'homme jeune écoeuré veut m'étrangler et ne veut plus jamais voir un film avec moi s'il n'a pas d'humour ;)

Ce n'est pas ma faute, fallait pas me chercher en me disant que Star Wars avait tout inventé alors que c'est une géniale resucée de tout ce qui a été fait avant (comme beaucoup de choses d'ailleurs). Bon, je sais, je suis une méchante, quand les hommes disent "ce mur est vert", faut répondre "oui, mon chéri, ce mur est vert" et ne pas argumenter comme quoi vert n'est pas exact ou pire (les mauvais jours) balancer "t'es daltonien ou quoi?") fin de la parenthèse, revenons à nos moutons, Kill Bill en l'occurence;

- donc au choix je glousse et je fais mon singe savant ou je me bouche les oreilles lors des scènes violentes (ai pas encore bien compris qu'on voyait avec les yeux et pas avec les oreilles)

Donc au cinéma, cela n'aurait pas été possible. Comme je sais me tenir et que je ne veux pas me faire massacrer à coups de pop corn, j'aurais souffert le martyre. suis trop sensible pour voir ça sur grand écran.

Là, ça a été mieux, c'est la pauvre personne qui m'avait invitée qui a souffert le martyre. j'ai dû lui flinguer le film à tout jamais :(

bon, pour résumer un peu:

- c'est bien because bien fait, musiques tip top bien choisies, plein de références diverses et variées, un plaisir de tordus, fondus de cinéma, de bd, de musique et tout et tout;

- ça t'embarque dans un univers et ça, c'est chouette;

sauf que ce serait sympa s'il y avait moins de morts.

C'est quand même très misogyne comme message. C'est fait par un garçon pour des garçons. Je ne comprends pas pourquoi les bras qui volent, le sang et la mort partout, ça leur plaît. Manière d'exorciser ce qui leur fait peur en croyant qu'ils pourraient s'en sortir victorieux? Z'ont pas eu le mémo? On ne s'en sort pas. On est juste en sursis. Autant qu'il soit agréable.

Et puis en plus, le thème du vengeur solitaire qui n'a plus rien à perdre parce qu'il a déjà tout perdu et par conséquent devient très dangereux version fille, c'est bien mais on voit que ça a été écrit par un mec:

- elle se prend de ces raclées avant d'atteindre son but et commet pas mal de bourdes de débutante, bon, elle est solide, elle se régénère mais elle subit mille morts avant de s'en sortir, franchement, elle n'aurait pas fait de quartier et aurait tiré avant les autres, elle aurait évité de se faire du mal;

- et franchement, la fin me rend malade: elle est vachement belle, au volant de sa voiture, mais elle est seule, sera toujours seule avec sa môme. Expliquez-moi l'intérêt qu'il y a à se retrouver seule avec sa môme en laissant des cadavres partout comme le petit Poucet a laissé des petits cailloux? D'autant que, vu qu'elle a buté je ne sais plus comment elle s'appelle (celle qui avait refait sa vie - en même temps, ce n'est pas devenu un agneau) devant la fille de cette dernière, on a toutes les chances de voir beaucoup de sang et de tristesse dans le troisième parce qu'au choix:

- la fille de cette dernière va venir essayer de la tuer quand elle aura grandi ou si elle ne s'attaque pas directement à elle, elle s'attaquera à sa fille. Parlons-en de sa fille en plus... Elle va lui reprocher d'avoir tué son père qui, pourtant, était si gentil avec elle. Je les vois déjà les palabres sans fin!!! et mon petit papa par ci, et mon petit papa par là.

Enfin, bon, c'est un film, mais c'est agaçant de voir que ça réjouit toujours les mecs de penser que tout doit se régler à la balle et au couteau et que la seule solution pour s'en sortir, c'est de taper l'autre. Je trouve que la meilleure option, c'est de montrer que si l'on vous énerve trop, on pourrait taper l'autre. Beaucoup plus efficace. Et surtout ça fait moins de dégâts. Mais c'est mal vu. De plus, la belle fille vénéneuse et intouchable, ça les fait fantasmer grave et ils ne l'auront jamais donc faut qu'elle souffre, ça les console.

Heureusement, que dans la vie, ils sont plus lâches, plus disciplinés et un chouïa moins entraînés car les trottoirs seraient jonchés de cadavres.

En tout cas, en définitive, le père Tarantino a vu beaucoup de films (c'est bien), passé pas mal de temps à réfléchir (c'est bien), a écouté beaucoup de musiques (c'est bien) et passé beaucoup de temps à bosser entre son dernier opus et ces deux-là (c'est bien) donc chapeau bas, bravo.

Maintenant, je vais juste essayer de regarder deux, trois films où les protagonistes parviennent vivants à l'épilogue. Ca me reposera.

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C
Quentin Tarantino a beaucoup d'admirateurs mais quelques détracteurs également. Ces derniers lui reprochent un manque de personnalité et une habileté à recopier les styles de certains de ses prédécesseurs. J'avais déjà parler ce ça dans mon avis sur « Reservoir dogs » sur la fin de ce blog. Jusqu'à ce jour, je faisais partie des défenseurs, indiquant que même s'il avait recopié sur tout le monde, le produit final recélait une vraie dynamique d'auteur et un style propre au metteur en scène. Jusqu'à ce jour donc, tous les films de Tarantino m'ont énormément plus. Attention, je tiens à souligner que « Kill Bill » reste de haut niveau cinématographique mais avec pour moi, beaucoup de bémols. Comme d'habitude, Tarantino recherche l'ancien et le démodé pour en faire du neuf ultra à la mode. A cet égard, il participe de la même démarche que Tim Burton, même si ce dernier fonctionne dans un autre genre cinématographique. Ici, dans « Kill Bill », l'hommage à la série « Kung Fu » est évident, par son scénario et par la présence du petit scarabée David Carradine dans la distribution. Mais voilà, le charme opère moins bien chez moi, avec déjà le constat que Tarantino n'utilise plus les différents points de vue, ce qui était chez lui, une magnifique marque de fabrique utilisée dans tous ses films précédents. Les dialogues ne m'ont presque jamais fait rire, pourtant autre grande caractéristique de ce metteur en scène. Et puis, le scénario, quelque peu basique, qui tourne autour d'une idée de vengeance.
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