16 mai 2005
cot cot
Certaines
fois, je me dis que ce serait mieux d'être un animal avec un cerveau de
quelques grammes et des préoccupations relevant de l'ordre du picorage.
Me ficherais de la dégaine que j'aurais avec ma crête rouge, ma peau
glabre, mes plumes mal réparties. Je ne me regarderais jamais dans un
miroir et le cas échéant, je m'attaquerais, me prenant pour une autre.
Je regarderais le monde à droite et à gauche grâce à mes yeux de chaque
côté et je verrais deux images complètement différentes. Je
cot-coterais tranquille et je picorerais tout ce qui me tomberait sous
le bec. On me couperait la tête et je ne m'en rendrais même pas compte.
Je finirais sous cellophane avant de cuire au tourne-broche dans la rue. M'en ficherais éperdument puisque je ne connaîtrais même pas le concept.
Je pondrais des oeufs et je n'en voudrais même pas aux humains de me les piquer pour les manger à la coque car je n'aurais jamais vu un coquetier.
Je finirais sous cellophane avant de cuire au tourne-broche dans la rue. M'en ficherais éperdument puisque je ne connaîtrais même pas le concept.
Je pondrais des oeufs et je n'en voudrais même pas aux humains de me les piquer pour les manger à la coque car je n'aurais jamais vu un coquetier.
Je
ne me méfierais pas des humains car je n'aurais pas intégré le concept
de la disparition de mes comparses. Je ne me casserais jamais la tête.
Mais si tant est que je sois une bête plumeuse, plutôt qu'une poule, je préfererais être cette pie qui s'envole près d'Orly quand passe un Mirage.
Mais si tant est que je sois une bête plumeuse, plutôt qu'une poule, je préfererais être cette pie qui s'envole près d'Orly quand passe un Mirage.
Alors
voilà, les humains, une fois de plus, cassent les pieds à tout le
monde. Non contents de becter les poules (et de n'en éprouver aucun
remords après), ils dérangent une pie moqueuse en passant dans leurs
drôles d'engins gris qui font un bruit de folie et dans lequel le
commun des mortels n'aura jamais l'occasion de monter. Au moins, la
pie, elle, est libre, classe en noir et blanc et ne termine pas au
supermarché étiquettée et emballée. Allez-y pour manger une pie, déjà
la photographier, c'est la croix et la bannière.
Si ça se trouve, les pies sont heureuses, allez savoir. Ne dit-on pas d'elles qu'elles sont moqueuses et rieuses? Les veinardes... Au moins, elles, elles ont un avantage sur les humains, elles ne sont pas clouées au sol. Elles volent.
Si ça se trouve, les pies sont heureuses, allez savoir. Ne dit-on pas d'elles qu'elles sont moqueuses et rieuses? Les veinardes... Au moins, elles, elles ont un avantage sur les humains, elles ne sont pas clouées au sol. Elles volent.
Publicité
Publicité
Commentaires