juillet
Alors voilà, on est en juillet, non que ça veuille réellement dire quelque chose. Je ne sais pas pourquoi j'ai toujours un sentiment d'irréalité avec les saisons et les mois. Ils s'enchaînent et sont censés imprimer un certain rythme à la vie. Un peu comme ces sujets qu'on appelle les "marronniers" dans le jargon de la presse.
C'est
bizarre, je me sens toujours à l'extérieur, un peu comme au seuil d'une
fête où je n'oserais pas mettre le pied car je ne saurais pas où est ma
place. Une fête à laquelle je ne serais pas sûre d'être invitée.
Sûrement un réflexe de myope. Hésiter, scruter les taches de couleur
pour voir si celles-ci sont des visages que je connais. S'éloigner pour
voir si quelqu'un vient vous chercher. Souhaiter que quelqu'un le
fasse. Trop parler pour dissimuler le trouble. Rire en société de tout
ce qui vous érafle le coeur quand vous êtes seul. Etre trop tout. Ou pas assez. En tout cas, pas comme il faut. Faudrait parvenir à définir "comme il faut". Ca change tout le temps. C'est à vous rendre chèvre. Se
sentir en décalage trop souvent. Dans les joies comme dans les peines.
Ne pas savoir l'exprimer de la bonne manière. Se demander s'il y a
vraiment une bonne manière.
Arrêter
de se poser des questions et se dire qu'on est comme on est, qu'il
serait peut-être temps d'arrêter de se remettre en cause pour un oui,
pour un non et que, comme on est, ce n'est pas si mal que ça. Cesser de
douter constamment. Ne plus se laisser démolir par les autres. Cacher les failles avec du mastic. Se dire que si ça ne plaît pas, tant pis et si ça
plaît, tant mieux, car là, c'est la fête.
Super facile en théorie, moins en pratique. Car si ça l'était, si facile, hein, on galèrerait tous moins, non? Ou alors, c'est que nous serions déjà tous devenus des robots.