grrrr

7 octobre 2005

Ca doit être une mode chez le démarcheur téléphonique de dire "qu'est-ce qui vous retient?" comme ça l'est chez l'animateur de télé de scander "que du bonheur" toutes les trois phrases parce qu'on me l'a redemandé. J'ai bien failli pouffer. On a dû leur expliquer que le démarché en puissance, tapi derrière son téléphone en attendant qu'il sonne, ne rêvait que d'une chose, acheter ce qu'on lui propose mais qu'il est ligoté, retenu. Il faut vaincre ses réticences, l'accoucher en douceur, le psychanalyser. Je me demande vraiment combien de gens répondent "ça tombe bien, justement, je voulais acheter des stores/une cuisine/changer d'assurance/commander des surgelés, toute la journée, j'ai attendu que quelque chose arrive et enfin, vous m'appelez, je ne serai plus jamais le même."

- Il te faut une chute à ce message.

- Une chute? Mais je n'en ai pas. Je parlais de démarcheurs téléphoniques, pas de la vie, de la mort et de tout ce qui s'ensuit. Y a pas de chute avec un démarcheur téléphonique. Tu dis que tu n'es pas intéressé et tu raccroches, voilà tout. Je ne peux pas faire une requête à la place?

- Tu fais ce que tu veux, c'est ton cahier après tout mais fais une requête raisonnable.

- Bon, j'y vais. J'aimerais que les gens n'emmènent pas leurs enfants dans les salons animaliers en poussette. S'ils ne sont pas assez grands pour marcher, ils ne sont pas grands pour apprécier ce qu'il y a à contempler. Car en plus, ils ne voient rien, ils sont à la hauteur des pieds et des mollets. C'est d'un folichon. Et puis les poussettes, ça encombre, ça roule sur les pieds et ça fait mal.

- T'as des considérations d'une platitude aujourd'hui, c'est impressionnant.

- Pour un peu, j'aurais honte.