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caelle
15 novembre 2005

Le homard (2ème et dernière partie)

Ce soir, elle était revenue. Elle avait encore sa clé. Dommage car sinon, je ne lui aurais pas ouvert. Elle s’était installée sur le canapé, m’avait pris la télécommande des mains et d’autorité, avait éteint la télé avant de m’asséner un “ faut qu’on parle, toi et moi ”. Elle m’avait alors expliqué combien elle m’aimait, à quel point elle était déçue que l’on ne s’entende pas et que, d’une certaine façon, elle se demandait si son couple n’était pas allé à la dérive par ma faute. En bref, il fallait que j’arrête de faire ma mauvaise tête et tout irait bien. Ben voyons.
Toute la soirée, je m’étais demandée ce qui se passerait quand Papa rentrerait. Parce qu’il allait rentrer et pas tout seul. Ca, je le savais et m’étais bien gardée de le dire à Sandrine. J’aurais pu le faire pour qu’elle déguerpisse, qu’elle arrête de me soûler avec ses mises au point et ses réajustements nécessaires, comme elle dit. Oui, j’aurais pu tout lui balancer mais dans un sens, c’était plus drôle de voir la mise à mort. Enfin, ça, c’est que je croyais avant de voir Charlotte.
C’est bizarre comme on peut instantanément aimer quelqu’un. C’était peut-être ça ce qu’on appelle le coup de foudre. Sauf que moi, au lieu d’éprouver cela pour un garçon de mon collège ou un type croisé dans la rue, c’était pour cette femme qui se chiffonnait en face de moi dans l’entrée de ma maison. Ca me faisait comme du froid à l’intérieur de la poitrine.
Papa, à ma gauche, était muet. Je sentais dans mon dos Sandrine. Sandrine qui, après notre conversation, s’était assoupie sur le canapé tandis que je réalisais que, dans l’histoire, je n’avais rien mangé de la soirée. J’étais alors allée à la cuisine et c’est là qu’ils étaient arrivés. Sandrine avait sûrement été réveillée par le bruit dans l’entrée. Il faut dire que Papa ne s’attendait pas à ce qu’elle soit là. Il m’avait même dit, avant-hier, en ramassant les débris de leur querelle qu’il s’était trompé sur elle et qu’il allait demander le divorce.
Nous n’avions pas bougé d’un pouce. Un peu comme deux armées se jaugent avant de lancer l’assaut. C’est Charlotte qui a lâché la première. Elle a reculé vers la porte, un peu comme si elle espérait que personne ne la verrait puis se sentant prise au piège, a lâché dans un souffle :
- Je crois qu’il vaut mieux que je m’en aille.
C’est alors que ça s’est rompu à l’intérieur, j’ai hurlé “ non ” et me suis écroulée à terre. J’ai senti les mains de Sandrine agripper mon dos pour me relever et là, Papa a dit froidement :
- T’as pas cassé assez de choses comme ça ? Tu t’en prends à ma fille maintenant ?
Mais c’était trop tard, Charlotte était déjà partie et c’était lui qui avait tout cassé, trop de fois. Entre deux sanglots qui semblaient venir de mes entrailles, je pris plusieurs décisions qui allaient infléchir le cours de ma vie future, j’en étais sûre : retourner vivre avec maman, ne jamais manger de homard et si un jour, j’avais une fille, l’appeler Charlotte.

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Commentaires
V
j'aurais du être plus attentif, c'est déjà la dernière partie. Donc, ça finit mal... Bouhouhouhou :-(
V
je sens que ça ne va pas bien se finir cette histoire, je le sens. C'est dommage, en dehors de Sandrine et un eu du père, les personnages ont l'air sympa, mais tant pis...
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