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caelle
2 février 2006

Chaussures, chaussettes, vêtements, calvaire

Je voulais faire un truc tout con, mais alors tout con. Je voulais m'acheter des chaussures de fille. J'en avais trouvé une paire: pas de franfreluches dessus, pas de couleurs excentriques, bonne semelle que tu ne te bousilles pas le pied en marchant ni te casse la gueule avec et cependant, chaussure fine. Parce que moi, perso, les pataugas en jupes et en robes, je n'aime pas. Et les chaussures qui font mal aux pieds... me font mal aux pieds et les ampoules, eh ben, c'est très désagréable. Je veux faire un truc idiot avec mes pieds. Je veux marcher avec. Et longtemps. Et agréablement. Alors je ne mets  pas de jupes ni de robes car je ne trouve pas 1: les chaussures idéales, 2: les trucs pour couvrir les jambes qui permettent que tu n'aies pas froid en hiver sans non plus avoir l'air d'une nonne tout en ne risquant pas au bout de dix mètres de te retrouver avec un escalier énorme à ton bas/collant que c'est la honte intersidérale et que tu préférerais disparaître sous terre (d'où ma parade permanente : me balader partout en jean) que de faire un mètre de plus avec une tenue déchirée et qui, en plus, ne font pas vulgaire.
J'intellectualise la toilette? Je me prends la tête pour rien? Non. En fait, c'est très important. Une tenue doit être polyvalente et solide tout en étant pratique et esthétique. Ah, je mets la barre trop haut, c'est ça? Je regrette juste un truc: Les mecs qui entrent dans un magasin et qui décrivent ce qu'ils veulent, on estime qu'ils savent ce qu'ils veulent. Une fille fait ça, c'est une chieuse. Y a vraiment deux poids deux mesures.
Et puis vu que dans les magasins de fringues, ce sont généralement des nanas, essayer de leur parler est un supplice pour moi, car pour une qui comprendra mon raisonnement et me filera la bonne info vite (à un certain stade, ça ne m'amuse plus de perdre mon temps à demander, surtout que je connais déjà hélas la réponse), j'en aurais abordé dix qui auront levé le sourcil, fait la moue, secoué la tête, haussé les épaules pour les plus hostiles ou carrément auront eu l'air d'avoir une idée (je me serai dit "chic, elle va me dire qu'elle a mes pompes en stock ou qu'elle l'a en réserve quelque part") et elle me dira, prenant sa collègue à témoin "vous avez une couleur d'yeux incroyable". Que faire alors?
Je dis merci, parfois je rougis, je souris, c'est agréable et plus gentil que celles qui se fichent éperdument de leurs clientes potentielles ou pas, qui n'en peuvent plus, attendent que la boutique se vide pour pouvoir aller prendre leur train et celles dont les chefs sont de vieilles biques sadiques qui leur en font baver car elles en ont bavé jeunes et elles ne voient pas pourquoi ce ne serait pas pareil pour ces petites jeunettes dont le seul crime est d'être plus jeunes qu'elles. C'est bien de fraterniser et de capter l'attention dans une boutique (elles rentreront chez elles et diront 'j'ai croisé une fille à la boutique, p'tain, elle avait des yeux de husky') mais je n'ai toujours ni les pompes ni la fringue que je cherchais et ce ne sont pas mes yeux qui me permettent qu'on me les trouve.
Je semble amère. Oui. Je n'aime pas les boutiques de fringues et de chaussures. Je n'y vais pas pour y traîner. J'adore jacter avec tout le monde mais je déteste demander et qu'on me dise "ce n'est pas possible, a p'us, aura jamais, fallait venir en début de saison, aura plus jamais car après on aura des nouveautés, mais faut faire vite, ah non, appeler notre fournisseur pour se renseigner, ah moi, je ne peux pas, je ne suis pas responsable, ah ma responsable, ah non, elle n'est pas là". aaaargh.
A une époque où je pouvais acheter des fringues plus souvent (alors que de toute manière, je n'aimais déjà pas ça), j'appelais ça faire une "blitzkrieg", faire une guerre-éclair. Je faisais une liste de ce qui me manquait. Je partais dans Paris à la recherche du manteau, du pull ou des chaussures qui me fallaient pour ne pas crever de froid tout l'hiver. Et j'y allais avec quelqu'un pour être sûre de revenir avec des vêtements et non avec des bouquins ou des stylos. Paraît de source sûre que, petite, m'acheter une paire de chaussures était un supplice. Je marchais dans toute la boutique, pondérais, discutais et quand et l'adulte responsable de moi (et en charge des cordons de la bourse), et la vendeuse étaient à l'agonie, je m'asseyais en souriant et disant "okay, c'est bon, je vais les prendre". Un peu comme si c'était moi qui les achetais. Infecte, je vous dis. Mais après, c'étaient mes chaussures à moi rien qu'à moi et jamais fallait qu'elles ne s'abîment et surtout pas que mes pieds grandissent car faudrait les quitter.
Ca fait un mois que je cours après une paire de pompes (par intermittence - en tout, peut-être trois fois une demie après-midi). Je les ai trouvées dans une boutique mais pas dans ma taille. Depuis, je les piste. Par téléphone, c'est moins frustrant qu'en live. Hier, étant dans une zone à boutiques (Paris) à l'heure où celles-ci sont ouvertes, j'ai demandé dans 10 (p'têt moins, je me lasse vite de ce genre de quêtes) boutiques. Connaissaient pas la marque ou expliquaient qu'elles ne savaient pas et bidibi bidiba et ainsi de suite. Bref chou blanc.
Dans la dernière, elles m'ont dit qu'elles étaient dépositaires de la marque. Miracle. Alléluïa. On se rapproche du  Graal.
Z'avaient le modèle, pas ma taille. M'ont dit qu'elles pouvaient appeler l'usine pour savoir si elle l'avait (ce que d'habitude on ne fait pas pendant les soldes, vous comprenez, bientôt, on va se balader en tongs, c'est bien connu, la tong en février à Paris, c'est adéquat).
Total, elle me rappelle aujourd'hui pour me dire que l'usine l'a mais qu'il faut que je repasse verser des arrhes pour qu'elle puisse la faire venir car 'elle ne veut pas la commander et que la paire lui reste sur les bras.
Se donner autant de mal pour une paire et finalement dire je n'en veux pas, ce serait quand même vachard. Mais quand on ne me croit pas à ce point, ça me donne vraiment envie de dire "vous savez quoi, si vous ne me faites pas confiance, ce n'est pas la peine". Je voulais même lui donner mon numéro de carte bleue par téléphone pour lui prouver ma bonne foi.

Hier, je lui aurais bien versé des arrhes (sauf qu'hier elle n'avait pas encore appelé l'usine donc ne voulait pas des arrhes pour quelque chose qu'elle ne commandait pas encore) et si je n'y vais pas aujourd'hui, à l'usine, ils ne vont pas lui mettre de côté. Et puis elle a (elle aussi) une hiérarchie donc elle ne peut pas me faire confiance. aaaargh
C'est pour ça que je déteste acheter ici. Car on multiplie les intermédiaires. C'est toujours impossible. Faut toujours insister ou sinon se faire refourguer ce qu'ils veulent vous vendre. C'est fatigant. Donc souvent je m'abstiens de m'approcher d'une boutique.
Alors je vais devoir y aller spécialement, faire l'aller-retour. Pour rien. Puisqu'il faudra y retourner pour les prendre la semaine prochaine. M'a même demandé si je pouvais pas envoyer quelqu'un à ma place. Ben voyons, je vais vous envoyer un coursier... J'ai des gens dans tout Paris prêts à aller pour moi me réserver une malheureuse paire de pompes.
Elles ont au moins fait l'effort de contacter l'usine (alors que ce sont les soldes et qu'elles ne commandent plus. Wow, elles ont fait une exception. En même temps, faut pas pousser non plus, elles vont faire une vente. Et sûre celle-là) et de me trouver la paire de pompes alors que les autres ne voulaient pas bouger le petit doigt.
Donc oui, si les pompes ne me durent pas une éternité quand je les aurai, je les tiendrai personnellement responsables de leur manquement au contrat tacite que nous aurons conclu.
Et franchement, ce n'est pas avec une attitude pareille qu'on va faire prospérer le commerce en France ni maintenir les emplois car ces pompes ont beau être bien (en tout cas, à mon goût personnel), y en a combien des clientes aussi acharnées que moi, hein? Et y a combien d'usines qui fermeront car entre le fabricant et le client, y a vingt-cinq intermédiaires qui font de l'obstruction et qui prennent leur part du gâteau? Et entre le mec/la nana qui a le savoir-faire pour fabriquer la chaussure et le/la client(e) qui n'a pas les moyens de s'acheter 25 paires qui ne lui vont pas, est-ce une équation où tout le monde s'y retrouve, hein?
Et puis là, des pompes, je ne vais pas en racheter avant au moins six mois, voire plus.
Parce que ça n'en vaut vraiment pas la peine et ce n'est pas amusant de tout.
Vivent les librairies, les kiosques à journaux et les magasins d'appareils en tout genre. C'est plus simple. Sauf que cela ne tient pas chaud en hiver. Et que je ne peux pas marcher pieds nus ici. Trop froid, trop sale, trop inconfortable et socialement inacceptable.
Une fois que j'aurai les pompes, faudra que je résolve le problème des bas/collants.
C'est pourquoi je dis "vivent les jeans".
Voilà pourquoi on m'assène régulièrement "t'es tout le temps en jean, t'es jamais habillée en fille". Je n'ai pas les moyens ni le courage ni l'intérêt suffisants pour que faire des emplettes de vêtements devienne agréable. Voilà.

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Commentaires
N
Moi je trouve impressionnant que partant d'un "truc tout con, mais alors tout con" tu arrives à dire tant de choses, c'est fort ! Mais pourquoi t'embêter, la mode jean est sympa je trouve...
C
il est long car c'est un long calvaire et qui se répète car on ne peut pas acheter des vêtements et être tranquille pour toute la vie, ça s'use et personne ne veut plus réparer/remettre à neuf :)<br /> Plus qu'une question de couleur, ce doit être une question d'intensité du regard. Je ne sais pas, j'ai ouï-dire, je ne peux le savoir avec exactitude, je ne me vois pas.<br /> Mais on m'a dit à plusieurs reprises que, quand j'étais en colère, ça se voyait et quand j'étais enthousiaste, ça se voyait aussi.<br /> et ce n'est pas "fishing for compliment" que je fais, je veux juste une paire de pompes :))<br /> C'est exaspérant (quand tu es fatigué), marrant (quand tu es content et que tu as du temps), c'est un peu comme si tu rentrais acheter du pain dans une boutique et que la boulangère te disait "monsieur, vous avez un manteau vert. Il est bien coupé. C'est quoi comme étoffe? Non, non, je n'ai plus de pain à vous vendre. Vous comprenez, on a déjà tout vendu. On n'en refera pas". Tu hésiterais entre t'énerver et dire merci, lui dire où tu l'as trouvé puis tu te dirais "mais ce n'est pas ça que je voulais, bon sang, je voulais une baguette." <br /> C'est toujours agréable, un compliment, mais parfois ce n'est ni le lieu ni le moment pour blablater gaiement. t'es en mission, tu dois rapporter une baguette. C'est plus clair? :))<br /> Voilà.
N
:)
B
(taiiiiin il est long celui-là)<br /> <br /> dis tu veux pas faire une photo de tes yeux et la publier pour voir s'ils sont vraiment beaux ?
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