Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
caelle
2 décembre 2006

contes

Hier, on est allés dans un de mes lieux de perdition favoris où on trouve tout plein de tentations - des livres, des films, des appareils, de la musique - un lieu terrible. Mais là, c'était la fête car des collègues (totalement désemparés par mon départ provoqué par la fin de mon contrat) avaient jugé bon de m'offrir un cadeau sous forme d'une carte à dépenser dans ce haut lieu de luxure. Le kif total, quoi.
D'autant que c'est rare que les gens jugent bon de se cotiser quand vous quittez une place où vous n'avez fait qu'un remplacement. Donc bon point. (un jour, je ferai une grille de mes employeurs successifs avec des notes - faut bien qu'excel serve à quelque chose).
Bref, je pouvais m'acheter des bouquins (puisque j'avais décidé d'acheter des bouquins) sans me dire que c'était extravagant de le faire. Fallait juste faire coïncider le prix additionné des livres avec la somme totale dont je disposais et j'adore faire ça.
Résultat des courses: 8 bouquins et un reliquat d'un euro trente sur la carte. Un bouquin est passé à moins cher en caisse sinon ça aurait dû être soixante-dix centimes (note to self: faire un jour une note sur le scandale des différences de prix entre ce qui est indiqué sur l'étiquette avec le code-barres et ce qui est scanné en caisse).


Donc, j'ai de la lecture pour un bon bout de temps.
Avec en prime deux bouquins bonus offerts par un copain très très en retard sur mon anniv' (enfin suffisamment tôt pour que je n'ai pas eu le temps d'en avoir un autre). Donc youpihou: 10 livres, yes, yes, yes gratos.

il m'a offert un bouquin de contes sur les chats (apparemment, j'aimerais les chats, je ne sais pas où il a été chercher ça) et un autre qui s'appelle "contes des sages du ghetto" parce qu'il s'est dit que ça me plairait et il ne s'est pas gouré. Faut dire que je parle souvent des livres de contes d'Isaac Bashevis Singer et d'un autre recueil qui s'appelle "la princesse perdue" que j'ai lus déjà grande et que j'ai adorés. Si un jour, dans longtemps, j'ai des enfants ou qu'on m'en prête, c'est ça que je leur lirai plutôt que les Cendrillon, Belle au bois dormant et autres.

Parce que Cendrillon, la Belle au bois dormant ou le petit chaperon rouge sont limite niaises. Et puis elles s'en prennent plein la tronche et elles restent gentilles genre j'ai rien vu. Ce sont les versions enfantines de "justine ou les malheurs de la vertu" du Marquis de Sade. C'est très agaçant. Elles vont de mauvaise personne en mauvaise personne. Et généralement, la morale de ces contes est archi-passive. Et puis ce n'est pas drôle du tout.

Alors que dans les bouquins que j'ai cités, non seulement tu rigoles mais en plus y a le sens de l'absurde. C'est hyper important, l'absurde. Et en général, leur morale me plaît.

Enfin bref, juste pour donner un aperçu, voici deux histoires très courtes (j'ai pris celles-ci car elles sont plutôt courtes - je vais pas passer mon aprèm' à taper et puis vous avez aut' chose à faire que lire sur un écran) tirées de celui qui m'a été offert hier. J'aime bien les cadeaux :)

Le meilleur et le pire
Aza'a Schlemil demanda un jour à sa femme de lui apporter un peu de fromage.
- Le fromage est  bon pour l'estomac, il excite l'appétit et flatte le goût, ajouta Schlemil.
- Il n'y a plus de fromage, répondit-elle.
- Tant mieux! s'écria Schlemil. Le fromage est très mauvais pour la circulation sanguine. En plus, il déchausse les dents.
- Que faut-il croire? demanda Madame Schlemil. Ton premier avis ou le second?
- S'il y a du fromage, le premier; s'il n'y en a pas, le second, rétorqua Schlemil
.

Mendele le Pauvre
Un jour, Mendele le Pauvre cherchait un moyen de gagner un peu d'argent. Comme il passait devant une maison en construction, une idée lui vint à l'esprit. Il ramassa deux morceaux de brique, les frotta l'un contre l'autre et obtint ainsi une poudre rouge. Il recueillit cette poudre dans des cornets en papier et s'en alla au marché de Khelm les vendre comme poudre insecticide.
Une cliente s'approcha bientôt de son éventaire et lui acheta un cornet.
- C'est efficace contre les puces?
- Efficace? répondit Mendele. Il n'y a rien de pareil sur le marché!
- Mais dites-moi, monsieur, comment s'en sert-on?
- Oh, c'est très simple! répliqua Mendele. Vous prenez la puce entre la pouce et l'index, vous lui ouvrez la bouche, vous lui faites avaler un peu de poudre, et elle meurt instantanément.
- Mais enfin, s'écria la femme, si je tiens la puce entre le pouce et l'index, je n'ai qu'à appuyer fort pour l'écraser!
- Oui, c'est vrai, admit Mendele, c'est aussi un moyen.

Publicité
Publicité
Commentaires
M
recherche des commentaires et leurs morales
S
Oups, je n'ai pas vu ce film... j'attendrai donc ta note sur le sujet.<br /> <br /> Pour ce qui est du contournement par l'Etat de ses propres lois, c'est on ne peut plus vrai... mais chuuut ;-) Dans quel service as-tu travaillé ?
C
Loeil--> c'est le risque... je trouve que c'est une confiserie pour grands, partout où tu regardes, y a des trucs qui font envie... :)<br /> contente que le conte t'ait plu<br /> Byalpel--> je ne connais pas celui-là, je note. Si tu te mets à m'inciter à acheter encore plus de bouquins, va falloir que un, je demande à mes voisins de libérer leur appart' pour que j'y entrepose mes livres, deux, que je me mette en cheville avec un fabricant de bibliothèques, et trois, que je trouve le pognon. que de problèmes, que de problèmes.<br /> j'en ai lu plusieurs de lui dont "meshugah"(suis pas sûre qu'il s'appelle comme ça en français, je l'avais acheté aux US et oui, je sais que ça veut dire fou en yiddish...il est également intéressant de noter que ce terme est utilisé dans une chanson de Madonna dans la bo de Dick Tracy, textuellement, elle dit "I'm going meshugah", très pratique l'américain pour apprendre des termes issus du yiddish, y en a plein qui sont utilisés communément, fin de la parenthèse), "ombres sur l'hudson" (je te dis le titre de tête).<br /> Yael--> lançons le comité contre les blogs à péage. Il faut que cela cesse :)<br /> ps: you're very welcome<br /> Sammy-->il semblerait qu'ils ne fussent pas mécontents de mes modestes services et ils auraient bien aimé que je puisse rester un peu plus longtemps mais même l'état détourne ses propres règles sur la législation du travail. Oh well, vive la précarité de ceux qui errent d'un statut à un autre. En vrai, c'est galère mais mieux vaut le prendre comme enrichissant (en expériences et en découvertes - car financièrement, c'est moins terrible) car sinon ça plomberait le moral.<br /> On va dire que mes collègues en me permettant de m'adonner à mon vice gratuitement ont amélioré mon salaire. En tout cas, bon point pour eux car c'est rare et franchement chic de leur part.<br /> J'en parlerai peut-être dans une note ultérieure mais tu sais, comme il était dit dans "tranches de vie", film à sketches des années 80 "un livre, c'est personnel". se référer au film pour mieux comprendre ;)
S
Pour moi aussi ce genre d'endroit est un lieu de perdition... surtout pour mon porte-feuille en fait ! Tu as bien de la chance d'avoir des gentils ex-collègues qui te donnent les moyens de t'adonner à ce vice impuni ! Tu as vraiment dû leur faire bonne impression !<br /> <br /> Merci pour ces deux petits extraits, bien plus subtils qu'il n'y parait. J'y penserai lors de ma prochaine descente dans un lieu de perdition...<br /> <br /> Mais tu ne nous dis pas quels sont les 9 autres livres avec lesquels tu es repartie ?
Y
p.s. merci pour ces deux histoires. :)
Publicité
caelle
caelle
Derniers commentaires
Archives
Pages
Publicité