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caelle
13 décembre 2006

remettage de pendules à l'heure... :)) (attention, très long, ne pas lire en diagonale)

Parce que parfois, c'est nécessaire. Si vous n'avez pas le temps de lire, revenez quand vous pourrez. Vous n'êtes pas au taf', y a pas un contrôle de connaissances, je ne ramasse pas les copies. Je m'exprime :))

ML m'a toujours dit que je rêvais de faire un bulletin d'information sur ma vie. Je crois qu'en fait, elle avait raison d'une certaine manière. Je voulais jeter des ponts entre moi et les autres. Trouver des copains et des copines. J'ai toujours écrit des lettres. Puis j'ai téléphoné. Puis j'ai écrit des emails. Et j'ai continué à écrire des lettres.

Tout le temps garder le contact, ne jamais rompre avec ceux et celles qui m'ont marquée. Ecrire des histoires pour rire. Leur envoyer, leur demander comment ils les trouvaient. C'est eux qui m'ont dit qu'ils aimaient ce que j'écrivais. Du bout du monde, toujours se souvenir qu'on suit le feuilleton de nos vies.

Alors on ne se voit pas souvent. Mais quand on se voit, on rattrape les épisodes. On reprend les conversations où on les avait laissées. On se fâche, on rigole, on se rudoie et on est contents de se voir. Bizarrement, mes amis (ceux qui sont de vrais amis - pas les connaissances ni les fréquentations de passage - ceux-là, on s'est reconnus au premier coup d'oeil) mais plus on devient adultes (quelque soit l'âge qu'on ait - j'ai des amis archi-vieux qui ont cinq ans dans leur tête), plus ça devient difficile d'avoir des occasions de passer du temps avec ceux-là. Alors on se téléphone. Mais se téléphoner, c'est pas bien. On se dérange. On a du mal à se trouver. On se laisse des messages et surtout, on n'arrive pas à se dire "okay, aujourd'hui, on se cale quatre heures et on vole du temps au temps". En tout cas, pas souvent. C'est pas grave. On va y arriver. Les amis, ça se cultive à jamais. Pour toujours. C'est long de devenir amis. Et puis parfois on se fait de la peine, on se balance des petites phrases qui touchent au coeur et qui font comme des coups de poignard. Mais parfois, vos amis vous relèvent quand vous êtes mal en point. Car ils vous disent tout d'un coup tout le bien qu'ils pensent de vous et qu'ils ne vous disent jamais. Et si c'est comme ça qu'ils vous voient, eh ben, ça vaut le coup de se remettre au travail. Même quand ils vous engueulent, c'est une façon de vous secouer les puces. Mais parfois ils vous les secouent au mauvais moment. Et ça pète grave. Mais bon, ce n'est pas grave, car si on est un chouïa malin, un jour, on se recontacte. On se file nos nouvelles adresses. On se fait coucou de loin. On s'envoie des photos. Des cartes postales. On ose s'appeler "out of the blue" pour dire "j'ai pensé à toi".

Sauf qu'il faut se ménager des plages de fun, savoir encore être gamins. Passer du temps pour des trucs simples: un café autour d'une table, marcher dans les rues, refaire le monde en tchatchant à bâtons rompus, apprendre à jouer à la playstation, au flipper, au billard, faire des courses de voiture, aller aux autos-tamponneuses, faire un foot improvisé, jouer aux cowboys et aux indiens, faire un pictionnary. Arrêter de vouloir s'impressionner les uns les autres à coup de réussite, de possessions, de bébés qu'on vous fiche dans la figure, de maisons toutes droit sorties de catalogue.

C'est archi-dur de voir que ses amis et soi, on suit des chemins différents alors qu'au fond, on sait que si on sait attendre, eh ben, ils sont toujours pareils. C'est dur d'expliquer aux autres pourquoi ses amis sont ses amis. C'est difficile de mettre dans la même pièce des gens très différents car le lendemain, ils vous appellent tous pour vous expliquer qu'ils ont "kiffé untel" mais que "machine est une grosse conne". Et puis, le pire, c'est quand vous mettez ensemble des gens qui ne parlent pas la même langue, alors là, le pas vers l'autre, eh ben, ça se termine en ricanements pour les uns et en silence blessé pour les autres. Voire en beuverie pour d'autres.

Et la fête est gâchée surtout pour ceux ou celles qui l'organisent car vous voudriez que vos potes s'entendent et voient les uns chez les autres ce que vous, vous voyez chez eux.

J'ai remarqué qu'en région parisienne, les gens avaient un mal fou à être hospitaliers. Ils ont toujours une bonne raison pour ne pas venir ou une bonne raison pour que ça soit vous qui alliez chez eux et non eux qui aillent chez vous. La meilleure étant "tu sais chez toi, c'est loin..." parce que moi, aller chez eux, c'est plus court, c'est bien connu ;)

Et puis quand vous êtes chez eux et qu'ils sont en groupe, ils ne vous laissent pas vivre, ils vous happent, vous accaparent, ne se rendent pas compte quand voulant vous attirer, ils vous font fuir.
La solution reste de se voir seul à seul ou en petits groupes. Ou sur un coup de tête.

J'aime bien quand les gens sont capables d'énoncer les vraies raisons pour lesquelles on n'arrive pas à se caler une date. Les "mes mômes piaillent dès que je suis au téléphone", "je suis au taf, mon chef est en train de me souffler dans le dos", "ma machine à laver vient de casser, y a de la mousse partout". "J'ai un emploi du temps de merde, j'en peux plus, je veux tuer tout le monde".

Ca, ce sont de vrais raisons valables. Ma meilleure à moi, c'était "je ne peux pas te voir, j'ai mes lunettes"* (et en plus, c'était vrai. J'étais allée travailler parce que je n'avais pas le choix mais je n'avais qu'une idée, rentrer dans ma niche et me cacher). Ca aurait été plus simple pour moi d'aller au travail avec un masque, un tuba et même les palmes que de mettre mes lunettes. Suis persuadée que les gens ne vont pas me reconnaître quand j'ai mes lunettes. Je fais des progrès mais bon, les lunettes, c'est privé :) (y en a pour qui c'est le maquillage, elles se mettent leurs peintures de guerre, chacun son truc).

Parce qu'énoncer les vraies raisons, ça désamorce et ça fait rire. C'est pas "je te rejette", c'est "tout me saoûle, sauf toi et toi, je t'aurais bien vu mais là, j'en peux plus, mieux vaut que je ne te vois pas ou alors je vais te sauter à la gorge et ça sera idiot, c'est mon chef que je voulais mordre".

Alors que les "si t'avais une voiture", "si t'habitais plus près", "si tu étais plus conforme", "si tu mangeais ce que je mange", "si t'avais un vrai boulot", "s'il ne pleuvait pas", "s'il ne faisait pas trente-cinq degrés", "si t'avais été plus sympa y a vingt ans", "si t'étais née trois siècles avant", "si t'étais née dans vingt ans", "si tu n'étais pas comme si", plus comme ça, autrement, pareille, plus grande, plus petite, moins radine, moins snob, moins froide, moins gamine, moins bizarre, ce sont des raisons qui ne tiennent pas la route et qui en plus blessent car elles sont débiles et injustes. Donc si je suis vraiment tout ça, pourquoi vous me voyez, pourquoi vous voulez que je vienne, hein? A un moment donné, faut savoir faire face à ses propres incohérences, en rire et déplacer le curseur d'un iota.

Cherchez dans votre entourage, je vous ai donné mes exemples, je suis sûre que vous avez les vôtres, tout le monde s'en prend plein la poire, les parents évitent les enfants, les p'tits vieux croupissent seuls dans des maisons de retraite, les amis cherchent à s'impressionner et ne comprennent pas que leurs potes changent et tout le monde finit sur internet sur des forums allant de la culture de la patate à la dernière carte-mère et s'invectivent à qui mieux mieux. Les gens courent côte à côte dans des salles de sport, lecteurs mp3 sur les oreilles, face à des miroirs, les gens vont dans des salles de jeux en réseau où ils se massacrent à coups de monstres et ne parlent pas à leurs voisins.

Rares sont ceux qui osent parler aux voisins. Les gens baladent leur chien autour de leur immeuble pour sortir après le film de la télé et puis aussi pour croiser les autres qui baladent leurs chiens. Les fumeurs sortent dehors fumer une clope (ils prennent l'air!!!! ;)) parce qu'ils sont chassés de partout et parlent aux deux-trois autres grelottants et parfois se retrouvent à court-circuiter le réseau classique de la hiérarchie sans le faire exprès et à être potes comme cochons avec grand chef. Les gens se mettent au comptoir des cafés pour ne pas rentrer chez eux et de fil en aiguille, entament de grandes discussions avec de parfaits inconnus. Récemment, j'ai parlé avec un vieux monsieur dans une salle d'attente, il avait une canne, il était moustachu, je lui ai demandé si je pouvais entr'ouvrir la fenêtre et puis on a commencé à discuter. Après, j'ai dit que j'avais discuté avec un vieux monsieur très sympa dans la salle d'attente et on m'a dit "c'est l'ancien chef d'interpol". Rigolo, non?

On a besoin de rapports simples. C'est humain. C'est comme ça. On a toujours fini autour d'un feu de camp à se tenir chaud, à se mimer des histoires et à jouer de la musique. C'est comme ça, l'humain est un animal social.

Appelez votre mère, caressez votre chien, dites bonjour à la grand-mère que vous voyez sortir sa poubelle. Souriez à la personne qui s'asseoit à côté de vous dans le bus. Regardez ce que les gens lisent.  Faites signe bonjour de la tête. Prenez le temps de prendre un kawa. On faisait ça gosse, y avait la récré pour décompresser et pour jouer, courir, rire. Jouer aux billes sur les bouches d'égoût. Jouer à la balle au priso, jouer à chat, faire une course en sac. Faire l'idiot. S'amuser.

Passez voir vos vieux à vous. Avant qu'il ne soit trop tard. C'est con de se dire qu'on n'a pas connu ceux qui vous ont donné le jour. C'est con de regarder des vieilles photos jaunies et de ne pas savoir qui étaient ces gens souriants et qui pour autant sont liés à vous, que vous le vouliez ou non. C'est con de pleurer comme des madeleines quand ils sont plus là si on les a évités tant qu'ils étaient vivants. C'est minable, ces types qui ont la cinquantaine et qui pleurnichent en deux secondes quand  ils entendent la chanson de Daniel Guichard "mon vieux". Z'ont fait quoi quand leur père était vivant? Ils ont tout, la réussite, le pognon, sont éclatés comme des bêtes avec l'amour libre, se sont jetés comme des kleenex, ont balloté leurs gosses de maison en maison sans leur offrir un foyer, ont mis leurs parents dans des maisons de retraite où on asphyxie les vieux et on s'étonne qu'ils se laissent mourir, et maintenant, ils ont la cinquantaine et ils pleurnichent et ne comprennent pas leurs enfants. Vous n'avez pas d'excuse, vous devriez avoir  honte. Ne vous étonnez pas de pas comprendre vos enfants. Vous avez planté vos parents. Vous avez jeté au feu toutes vos valeurs et vous venez encore vous plaindre? Vous vouliez changer le monde? Qu'est-ce que vous avez fait? Vous nous dites pourris-gâtés, les jeunes nés dans les années 70 parce que vous nous avez abreuvés de cadeaux, de jouets, de voyages, vous nous dites infantiles, vous nous dites nuls parce qu'on n'est pas encore "on top of the world". Vous nous trouvez trop plan-plans pour ceux qui ont fait une famille, ou trop zarbis pour ceux qui ont choisi de s'accrocher à leurs rêves.

Cessez de nous juger ou vous nous perdrez pour de bon. Vous avez eu tout, vous avez bossé, soit, vous vous êtes faits à la force du poignet mais vous avez fait tous voler en éclats et qu'est-ce que vous nous avez laissés? Occupés que vous étiez à vous entre-déchirer, ou à bosser comme des brutes? Vous ne nous comprenez pas? Logique, vous n'avez jamais essayé. Et vous n'essayez toujours pas.

Les soixante-huitards est une génération qui a tout eu, qui a profité de tout et qui démarre sa retraite comme des pachas et s'en rend même pas compte. Vous ne méritez pas vos parents. Vous ne méritez pas vos enfants. Alors, eh ben, c'est l'heure de payer l'addition. On la paye toujours. Toujours. Tôt ou tard. A moins que vous n'ayez l'intelligence de changer un poil.. bon courage à vous car de toute façon, nous, on vous aime. Et ça, c'est l'essentiel.

Décoincez-vous que diable. Arrêtez de flipper. Prenez le temps de vous amuser. Alors internet, c'est bien. Mais rire ensemble, c'est mieux, non?

Marrant ce que cette foutue période des soi-disant fêtes remue chez tout le monde, non?

si ça vous touche, dites-le moi. Ca me fera plaisir.
Mais si vous n'y comprenez rien, ce n'est pas grave, c'est juste que ce texte n'est pas fait pour être lu par vous. Ne m'incendiez pas, je n'attaque personne en particulier. Si ça vous énerve ce que je dis, cherchez pour quoi. Seuls vous saurez pourquoi. C'est tout.


* en plus, c'était vrai, Vincent. Désolée :) Vendredi, je vais te faire ta fête soit au flipper, soit à la course de voitures. Faut qu'on se trouve une arcade de jeux :))
Sache d'avance que je jouerai pour gagner... Y a plus d'ami qui tienne dès qu'on jouera...!!!! :)
)

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Commentaires
C
mrnjff--> alors, là, j'en rougis de plaisir. Va falloir que je fasse gaffe à mes chevilles, elles ne vont plus tenir dans mes chaussures montantes :)
M
Oups pour l'orthographe! pas "viens","" vienT"
M
Mais Caelle, d'ou te viens tout ce talent ?
C
lOeil--> il est aussi intéressant de noter que quelque part dans le Pacifique... eh ben, il y a la ligne imaginaire du changement d'heure. L'endroit pile où tu peux avoir un pied la veille et un pied le lendemain, un oeil vers le soleil qui se lève et et un oeil vers l'endroit où il se couche, l'endroit où la péninsule de Kamtchaka et l'Alaska se rejoignent, où les hommes passent à pied, où les animaux se fichent bien du communisme et du capitalisme, où il fait si froid que les hommes ressemblent à des bibendums et où les animaux ressemblent à des peluches.<br /> Where the east and the west meet. Entre vodka(водка--> ce qui veut dire "la petite eau" en russe) et coca (Coke©), où le ciel et l'eau se confondent. Où les repères se brouillent et où ne fonctionnent plus que l'instant, la boussole, l'instinct et les réflexes primaires. Des endroits où les hommes et les animaux s'observent et se jaugent. Des endroits arides et pourtant si fourmillants de vie. Où les sous-marins croisent les orques. Où les porte-avions nucléaires sont faits pour durer toujours et où les animaux marins sont gigantesques.<br /> C'est marrant, non? C'est l'océan de la fin de la journée et du début de la journée. C'est le défi absolu, cet océan. Et pourtant, c'est une petite mare avec un gigantesque va-et-vient d'humains en transit :)
C
lOeil--> Merci :) <br /> Mon océan, c'est l'océan Pacifique (le mal nommé)...! :) celui qui borde et l'est et l'ouest...:)
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