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caelle
15 décembre 2006

mon vieux film favori

Et auquel je pense souvent parce que je le connais image par image et dialogue par dialogue et parce que je me suis jetée avidemment sur tout ce qui concernait les gens qui étaient rattachés de près ou de loin à ce film.

J'aime ce film parce qu'il se termine bien. Parce que ça rigole. Parce que ça s'engueule. Parce qu'y a toute une galerie de personnages qui est campée. Parce que ça parle plusieurs langues. Parce que ça se balance des vacheries puis ça se rabiboche. Parce qu'ils ont tous un phrasé particulier, des attitudes à eux, parce qu'ils passent outre leurs préjugés, parce qu'ils partagent les paquets qui leur parviennent, parce qu'ils s'entraident, parce qu'ils creusent des tunnels partout à plusieurs et qu'ils mettent leurs connaissances en commun. Parce qu'ils sont ingénieux. Parce qu'il y a un sens du détail hallucinant, du cadre, des gestes, parce que chaque personnage a son nom, sa posture, ses accessoires, parce que tous les gens qui ont participé à ce film sont devenus des incontournables du cinéma mondial, parce que c'est con qu'ils soient tous morts. Parce qu'esthétiquement, c'est économe, efficace et ça aide à vivre.

Une des phrases qui m'a le plus marquée, c'est celle dite par Pierre Fresnay(de Bœldieu) qui, après avoir joué du fifrelin en équilibre sur une corniche pour détourner l'attention des guardes et contraindre Von Rauffenstein à donner l'ordre de lui tirer dessus pour couvrir la fuite de Maréchal et de Rosenthal est à l'infirmerie et dit à Von Rauffenstein venu s'excuser de ne pas avoir eu le choix que de tirer et qu'il regrette d'avoir mal visé et lui demande s'il a mal.

et de Bœldieu de rétorquer:

"je n'aurais pas cru qu'une balle dans le ventre pût faire si mal."

J'adore cette phrase.

C'est mon préféré, de Bœldieu, car c'est celui qui change le plus entre le début et la fin du film et qui est le plus courageux. C'est celui qui protège la fuite de ces drôles de types qui n'ont rien à voir ni entre eux ni avec lui mais qui sont devenus ses amis. Parce que ces derniers passent en Suisse, en râlant, en s'engueulant, en s'insultant mais en s'attendant l'un l'autre, parce que même les gardes sont contents qu'ils soient passés de l'autre côté. Parce que de Bœldieu a pris des risques insensés alors que lui ne partait pas.

Parce que ce film est un des plus grands films mondiaux. Et que les parcours de tous ceux qui y ont participé sont très intéressants. Parce que c'est un film pacifiste et qu'il a été interdit durant tout 39-45. Parce qu'il est extrêmement joyeux.

Pour moi, c'est le plus beau film des années 30 de ce côté-ci de l'Atlantique. Que les acteurs y sont extraordinaires, que ce film fonctionne en bouquin image par image avec les dialogues sous les images (éditions balland - 1974), c'est comme un story-board.

c'est "la grande illusion" de Jean Renoir (1937)

avec (jean) Gabin, (pierre) Fresnay, (marcel)Dalio, (julien) Carette, (gaston) Modot, Erich Von Stroheim, Dita Parlo, (jean) Dasté, Sylvain Itkine, Georges Peclet, sur une musique de Joseph Kosma, avec un scénar de Charles Spaak et Françoise Giroud (créditée en tant que "Gourdji") comme script-girl.

allez faire un tour sur wikipedia si vous en avez le loisir, cliquez sur tout, un par un et lisez, vous verrez, c'est très intéressant.
Si après, ça ne vous donne pas envie de voir ce film (ou de le revoir), c'est que vous êtes perdus pour l'espoir!!!

Parce que les "joyeux noël" de maintenant ne sont que de pâlichonnes copies de ce film-là. Parce que celui-là, il devrait être projeté dans les écoles. Ca plairait aux gamins. Ils ricaneraient, se moqueraient, chahuteraient mais s'en souviendraient et tous pour des raisons différentes, les leurs. Pour une phrase, un mot. Et p'têt qu'ils iraient mieux :)

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Commentaires
C
ah ouais, j'aime beaucoup "les bas-fonds" du même Jean Renoir...! tu vois, t'as beaucoup de films à revisionner :)<br /> Va regarder la télé...!! ;)
C
Christelle--> si CAR il n'est pas mort et il va guérir donc SI, ça se termine bien, même pour lui.<br /> Il s'en sortira :)<br /> et puis Maréchal et Rosenthal, il les recroisera à Paris et ils se salueront respectueusement, une fois qu'ils ont retrouvé leurs places d'antan. Même "l'artiste" (Carette), il le recroisera. Et puis, Maréchal, il ira la revoir, son Allemande, quand ça se sera tassé et p'têt qu'il la ramènera en france.<br /> Von Rauffenstein, tout cassé qu'il est, il est comme de Bœldieu, insubmersible.<br /> Et puis, ils parlent plein de langues...dans ce film, le français, l'allemand, le russe, l'anglais!<br /> ils font des spectacles, ils se travestissent, ils ont des oiseaux, des fleurs. Ils ont des pipes, des cuillères, des couteaux, des instruments de musique. Ils s'adaptent. Tous. Et ils vivent malgré tout.<br /> donc oui, ça se termine bien.<br /> alors que "la traversée de Paris" de Claude Autant-Lara se termine tra-gi-que-ment! :(<br /> ah et puis, ne pas oublier que dans "la règle du jeu" du même Jean Renoir, Carette joue le braconnier, Dalio joue le grand bourgeois, que tous les acteurs impliqués dans ce film (la grande illusion) se sont choisi des pseudonymes courts alors qu'ils avaient des noms de naissance à rallonge, se sont fait un nom puis ont repris leur prénom d'emprunt pour finir leur vie avec leur nom du départ qu'ils ont légué à leurs enfants avec un tiret entre leur nom d'artiste et leur nom de naissance. Leurs personnages, c'est pareil, ils ont tous des noms avec des particularités, y a des "Von", des "de", des "e dans l'o", des surnoms.. :)<br /> ET DANS LES DEUX, Y A DE L'HUMOUR.<br /> l'un fut un succès instantané (la grande illusion). l'autre un bide (dixit ma bible vivante de cette époque que tu as l'honneur de connaître en vrai :))<br /> mais celui-là fut interdit et accusé d'avoir causé la "drôle de guerre". Tous les acteurs impliqués dans ce film ont eu des ennuis pendant la guerre mais s'en sont sortis. Etrange, non?<br /> Ah et puis, "ma bible vivante" dit une chose très intéressante, c'est que les hommes s'identifient dans les films au personnage qu'ils aimeraient être dans la vie et que les femmes tombent instantanément amoureuses du type dans le film qui leur ressemble le plus. Moi, c'était Pierre Fresnay (mais je ne lui ai pas dit à l'époque, je le trouvais chic et drôle) J'aimais pas Maréchal - "Gabinos" (son héros à lui).On a eu des drames ;)<br /> il me disait "quai des brumes", je lui répondais "les visiteurs du soir". Il me disait "remorques", je lui disais "les enfants du Paradis". Il me disait "pépé le moko", je lui disais "gueule d'amour" et "le jour se lève" jusqu'à ce que Gabin fasse le con et bute Berry ce qui ne lui laissait plus d'autre choix que de se tuer. Je préférais "hôtel du nord", "drôle de drame". On en a eu des colères entre ses fins tragiques et débiles. (pareil avec les films américains de la même époque). Enfin, bon, tu le connais, donc tu dois comprendre ce dont je parle ;)) (deux têtes de mule comme lui et moi, forcément, c'était pas facile) mais on riait comme des baleines devant "brazil" et on allait se baigner à la plage quand il pleuvait donc tout allait bien.
C
Bœldieu ! Ne vaites pas l'impécile !!!<br /> Un film qui finit bien ??? Il n'a même pas pu finir de chanter "il était un petit navire"...
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caelle
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