Comment ça, un titre? A quel titre d'abord?*

C'est bizarre, les rêves. On aimerait pouvoir se dire avant de dormir "allez, hop, cette nuit, emmène-moi aux Bahamas et en Technicolor, s'il te plaît".

Parfois ça marche, y a le quart d'un palmier, il fait chaud et aucun crabe à l'horizon pour vous pincer les guiboles et petit veinard, c'est votre rêve récurrent. Tu parles que, dans ce cas-là, t'es pressé d'aller te coucher le soir. Pas de voyage en classe sardines, pas de décalage horaire et pas de valise qui s'ouvre en plein aéroport et surtout rebelote toutes les nuits pour pas un rond.

Mon rêve récurrent, c'est pas ça. Ben non. Plus prosaïquement, je prends des bus, des métros, des RER qui n'existent pas, des stations en rase campagne où il faut courir pour attraper l'unique bus qui passe à peu près à l'heure d'arrivée du métro d'où j'arrive. Sinon si on le rate, il faut attendre le suivant en soufflant et en regardant sa montre car ce n'est pas possible qu'il n'en passe pas plus. Et tout le monde maugrée mais personne ne parle ensemble.

Et, quand enfin il arrive, c'est la guerre pour les places.  Il y a de la buée sur les vitres à cause de la pluie et on ne voit rien à l'extérieur. Et il y a un autre bus à attraper dans seize minutes exactement et bien entendu, celui-ci n'avance pas, on se paie tous les feux rouges, ça va vraiment être ric-rac. Une fois de plus. Et la lumière est blafarde. La lampe basse consommation, à côté, c'est Versailles.

Et tout le monde d'avoir l'air de venir juste d'enterrer toute sa famille. Un peu comme en vrai dans la journée. Très, très morose. Tout le monde s'ignore, se coupe par les oreilles avec ses écouteurs, s'extraie par les yeux en les gardant rivés sur l'écran de leur téléphone portable qui se reflète en bleu sur leur visage.

Je n'aime pas ce rêve-là. Récemment, j'en ai fait un où il y avait John Cusack et où je faisais du wakeboard. Vous vous doutez bien que je me suis réveillée très vite hélas. Je n'ai pas compris le rapport entre Monsieur Cusack et le wakeboard mais je ne serais pas contre que ce rêve-là devienne récurrent. Allez, pour que ça arrive, j'accepte de continuer à prendre le bus. Comme quoi je suis prête à toutes les extrémités pour refaire du wakeboard, même pour de faux.

*titre de transport bien entendu

Comments

[Olivier SC]

Bien rentrée ? Oups : je veux dire : bien réveiller ;)