d'une date, d'un retour, d'un attachement, des sentiments
Le trois juillet est une date sur mon calendrier, d'une part car c'est l'anniversaire d'une amie (qui ne fête son anniv' que sous la menace, ne visite jamais ces pages donc ne saura pas que j'y ai évoqué son anniversaire) mais surtout car c'est le jour où, quasiment la moitié de ma vie en arrière maintenant, je suis revenue en France et je me suis mise à habiter toute seule.
C'est le début d'une époque ou la fin d'une autre. C'est une date que je n'oublierai jamais car ce qui aurait dû être un retour a été un déchirement. La preuve, c'est que ça m'a marquée et que, des années après, ça a encore une signification importante pour moi. Depuis tout ce temps-là, j'habite au même endroit. Plus pour longtemps, car j'ai décidé d'en partir (yes, yes, yes). De fermer ce chapitre de ma vie, de véritablement démarrer. La moitié de ma vie que je ne suis pas contente d'être où je suis, la moitié de ma vie que j'attends que mieux se pointe comme par enchantement, que cela change et que ça me plaise enfin.
Ce que je peux être lente tout de même. A croire que j'aime boire la cigüe jusqu'à la lie. Ca doit être ça, la raison. Rester quelque part jusqu'au dégoût, attendre, attendre tout en sachant qu'on ne s'habituera pas et que le seul moyen que cela change, c'est d'aller vers l'inconnu parce que ça, c'est amusant et ça ouvre plein de possibilités auxquelles on n'avait pas pensé.
Y a des gens à qui l'on est attaché, des gens qui font partie de votre paysage de vie, des gens qui font partie de votre histoire mais qui, quand on les croise, paradoxalement, n'appartiennent pas au passé. Comme des beaux diables, ils surgissent, on se reprend toutes les images en accéléré et on en ajoute de nouvelles. On ne les regarde pas en se disant qu'ils ont changé, non, et c'est là le plus absurde, on se surprend à penser qu'on voudrait bien leur faire des bisous dans le cou, là, près du col de la chemise. On s'étonne de ces pensées parce que ce n'est pas franchement notre genre de vouloir faire des mamours à tout le monde mais y a des gens qui ont un statut particulier. Des gens avec qui tout se conjugue toujours au présent. C'est énervant, les sentiments parce que c'est incontrôlable. Alors pourquoi certaines personnes vous perturbent durablement et d'autres, rien, nichts, nada. C'est à la fois curieux et agaçant, frustrant et magique.
Un de mes amis disait tout le temps "du passé faisons table rase" et que les chemins les plus chouettes sont ceux de traverse. Pour le premier, je ne suis pas sûre d'être d'accord mais pour le second indiscutablement.
En avant pour un nouveau cycle.