Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
caelle
27 novembre 2010

sensations et sentiments

Il paraît qu'on ne guérit jamais vraiment de son enfance. Les livres le disent, les films l'évoquent, les chansons le scandent. Et beaucoup sont touchés, émus, le ressentent et personne n'ose vraiment l'avouer jamais. Pourquoi? De la maternelle à la tombe, face à certaines choses, on est toujours petit. Désemparé. Et on voudrait bien qu'on vienne vous aider. Parce que s'asseoir par terre en pleurant en attendant qu'une main compatissante vienne vous chercher pour tout résoudre et vous réconforter, à l'âge adulte, ça ne marche plus. Pour certains, même durant l'enfance, ça ne marchait pas. Ils pleuraient tout leur saoûl et comme personne ne venait, il fallait bien ravaler ses larmes, se relever, serrer ses petits poings et faire comme si rien ne s'était passé. Que de leurs gros chagrins, ils pouvaient s'en débrouiller et que, vaillamment, seuls, ils s'en sortiraient. Pour se rassurer, ils se disaient: "quand je serai grand et que je pourrai tout affronter, ça changera". Sauf qu'ils sont devenus grands et que ces trucs-là, ça ne s'arrange jamais. Heureux sont ceux que leur enfance a armés pour la vie. Qui savent que toujours y aura un coin douillet où retourner. Qui ont grandi, confiants dans leurs capacités et dans l'amour qu'on leur portait. Qui ont pu s'élancer dans le monde en sachant que, s'ils se plantaient, y aurait toujours un endroit où aller panser leurs blessures. Ceux-là arrivent vraiment à grandir.
Les autres n'y parviennent jamais vraiment. Ils démarrent des trucs, ne les terminent pas, n'en voient plus l'intérêt, se gourent de cible, se découragent, régressent, avancent, essayent des fonctions, y étouffent, s'en défont, semblent faire n'importe quoi, excellent parfois, se gâchent souvent, se demandent pourquoi ça va de travers, s'en veulent, s'affolent, s'éparpillent, s'épuisent et retournent dans leur coquille, celle dont ils n'ont jamais vraiment réussi à sortir. Parce que c'est elle qui les a aidés à faire rempart entre le monde et eux, parce que c'est grâce à elle qu'ils ne se sont pas écroulés mais c'est elle qui maintenant les emprisonne et les empêche d'oser.
C'est dur d'oser quand on a peur. Peur de prendre des mandales. Peur qu'on vous chiffonne ce en quoi vous croyez. Votre essence, celle de votre être et celle qui vous fait avancer. Mais à quoi bon avancer? Avancer pour aller où d'abord? Le jeu en vaut-il la chandelle? Les gens sont si décevants. La société et ses impératifs aussi. L'organisation du temps déprimante. Les vraies choses vraiment importantes si souvent bafouées.
Alors que tout pourrait être si simple si l'on y mettait un peu du nôtre collectivement. Il faudrait tout à la fois mûrement réfléchir et oser être spontané. Prendre soin de ne jamais faire de peine. Ne jamais se quitter fâchés. Toujours se retourner et se faire signe au revoir. Ne jamais oublier de dire à ceux à qui l'on tient qu'on tient à eux car ça a beau sembler évident, le dire n'est pas inutile. Ne jamais juger les autres et leur vie sur les apparences car on n'en connaît jamais vraiment les tenants et les aboutissants. Envier autrui est vain car leur vie est un tout et même si certains aspects peuvent paraître sympas, il y a toujours des choses dont on ne voudrait pas.
Il faut profiter des doux moments, ne pas vivre comme si l'on avait un train à prendre. Ca ne sert à rien un jour de regretter les moments passés si l'on n'a pas su en profiter quand on les vivait.
Ca m'énerve tous ces trucs que je pense et que j'ai l'impression de ne jamais pouvoir communiquer. Parce que rares sont ceux avec qui l'on se sent sur la même longueur d'ondes. Y a toujours de la friture sur la ligne. Comme des vies qui se télescopent, qui se croisent. Ce n'est pas souvent qu'avec autrui, on parle la même langue. C'est rare qu'on se reçoive cinq sur cinq.
Parfois, tu lis un texte, une phrase, un paragraphe ou tu vois une scène dans un film, et tu te dis "c'est ça, c'est exactement ça". Mais ces gens qui l'ont écrit ou qui l'ont filmé, tu ne les connais pas. Parfois, ils sont même morts depuis des centaines d'années. Tu te dis que, peut-être prendre un café avec eux, ça aurait pu être sympa. Ou pas. Que c'est vraiment con qu'on soit beaucoup à souffrir des mêmes choses, même d'une manière différente et que jamais on ne parvienne à se le dire. Parce qu'on ne se connaît pas. Et puis, si l'on s'était connu, se serait-on reconnu?
J'aime pas la condition humaine. On n'y comprend rien, on ne sait pas ce qu'on y fiche et on n'a jamais de réponses. C'est mal fichu.

Publicité
Publicité
Commentaires
C
Lautreje--> oui, paraît que pour certains, ça finit par aller. Oui, ça doit être possible. Heureusement. En tout cas, faut y croire, c'est le seul moyen pour y arriver.
L
Panser ses blessures d'enfance pour avancer et se libérer de ce qui nous entravait, c'est possible, je ne dis pas que c'est facile, mais c'est possible.
Publicité
caelle
caelle
Derniers commentaires
Archives
Pages
Publicité