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caelle
25 mai 2005

Milagro aka "the milagro beanfield war"

       

je l'ai enfin revu. c'est un film de 1988 de Robert Redford. Ca se passe au nouveau-Mexique. Milagro est un petit village à côté duquel un complexe touristique va être construit. Pour ce faire, un barrage a été construit. Et conséquence, les champs des villageois deviennent arides. Le village se meurt. Mais tous ne se laissent pas faire et commence un bras de fer entre eux et ceux qui veulent les faire taire. C'est extrêmement utopiste, plein d'humour, de poésie, y a un vieux monsieur qui se balade avec son cochon de compagnie et qui parle aux anges et aux saints, y a un avocat activiste, y a une garagiste archi-belle qui veut faire se bouger ceux de son village avant qu'il ne soit trop tard. ("what's the need for a hometown if everybody you knew there is gone?)

Bref, c'est un western contemporain, poétique et idéaliste. Et c'est super bien fait. Et bien joué. Et au niveau des mécanismes de la société, des conflits d'intérêt, des pressions, c'est bien vu.
Pendant des années, j'ai cherché en vain la BO de ce film (à l'époque, dès que j'aimais un film, j'achetais la bande originale), je ne l'ai jamais trouvée alors que le film a eu l'Oscar de la meilleure musique.
C'était devenu une de mes Arlésiennes. Cycliquement, je la cherchais. En voyage, je la cherchais.
Et là, je suis tombée sur le film. Je ne l'avais jamais revu. Je n'en avais que des souvenirs confus hormis celui d'être ressortie de la salle en l'ayant aimé.
Eh ben je l'aime toujours.

Mais je dis que d'aucuns des membres de ma famille en me faisant découvrir très jeune pour certains d'entre eux des films comme "'j'ai le droit de vivre" de Fritz Lang, "La règle du jeu" de Jean Renoir, "le jour se lève" de Marcel Carné, "Monsieur Smith au Sénat" de Frank Capra ou encore "la grande illusion" de Jean Renoir ont gravement contribué à ma non-adhésion au système de cohérence de la société.
C'est bien connu, les enfants sont impressionnables. Les enfants voient des choses et en tirent des conclusions.

J'adorais "la grande illusion" quand j'avais dix ans. Il aurait fallu s'inquiéter, non?
C'est quand même le film antimilitariste qui, à l'époque, a été accusé d'avoir provoqué la défaite française et fut par conséquent interdit sous Vichy. C'est le film que Goebbels tenait pour "ennemi cinématographique numéro un" et dont il chercha à détruire toutes les copies. C'est le film dont Roosevelt a dit après l'avoir vu que "tous les démocrates doivent le voir".

Ce n'est pas sain de se passionner pour ça quand on a dix ans ;)
alors que l'on ne connaît ni les tenants ni les aboutissants de la la guerre de 14-18 (sujet du film puisque sorti en 1937), ni ceux de la deuxième Guerre Mondiale (qui ont provoqué les commentaires précédemment exposés) et qu'on est né dans les années 70.
J'ai vu trop de films, trop jeune. Lu trop de livres "malsains" trop jeune :)
Et après on s'étonne de ce que je peux avoir dans le crâne. Les chats ne font pas des chiens :)

Ah, j'ai lu aussi "l'histoire d'Helen Keller"(1880-1968) de Lorena A. Hicock. Résumé:

C'est l'histoire vraie d'une petite fille d'Alabama, rendue sourde, aveugle et muette à cause d'une méningite. Dans son enfance, ses doigts sont ses yeux. Sa famille n'a pas de nom : pour elle, ils ne sont que des il ou des elle, mais avec une odeur, un toucher si particulier qu'elle les différencie. Pourtant, elle reste une petite fille enfermée dans une prison silencieuse et noire... Arrive Ann Sullivan, autrefois malvoyante. Ella va ouvrir Helen sur le monde et lui apprendre à communiquer, à lire, à écrire, à ne plus avoir peur dans la vie, à s'épanouir pour ne plus avoir peur de vivre .

Peu à peu, par son courage, sa persévérance, son incroyable rage de vivre, Helen va parvenir à vaincre des obstacles qui semblaient insurmontables de par son triple handicap et les préjugés qui s'y ajoutent. Elle ira à l'université normale, va étonner, devenir célèbre dans tous les Etats-Unis et deviendra un exemple pour tous les handicapés. Elle finira sa vie en aidant les enfants avec le même amour et la même générosité qu'Ann lui avait donnée... Le livre qui raconte son histoire est un incroyable et émouvant exemple de courage et de dévouement. L'histoire d'Helen Keller devrait nous faire relativiser nos petits problèmes et nous inciter à redécouvrir un monde qui nous semble parfois morne et sans surprises...

Si Helen Keller s'en est sortie et est arrivée à quelque chose dans la vie (et là, on ne peut pas me dire que ce n'est pas réaliste, que c'est idéaliste, que c'est du cinéma et que dans la vie, ce n'est pas pareil car elle a réellement existé), nous n'avons aucune excuse pour ne rien faire de nos vies et de nos rêves. Car elle, elle aurait pu rester coincée à jamais, incapable de communiquer avec autrui, incapable d'apprendre, incapable d'évoluer et cependant elle l'a fait. On l'a aidée bien sûr mais en définitive, elle l'a fait. Il ne faut jamais laisser tomber, ne jamais s'avouer vaincu car tant qu'on est vivant, rien n'est fichu.

Je n'ai pas p'têt pas vu les bons films, ni lu les bons livres ;)... mais c'est ça que j'en ai retenu (entre autres choses). Je vous les conseille tous les jours (surtout les soirs de cafard) où vous croyez que tout est fichu :)))

Pour se mettre du baume au coeur et récupérer l'envie de se retrousser les manches et de s'y mettre (quel que soit votre objectif, à vous de le savoir), ça marche mieux que l'alcool... enfin, moi, je trouve. A vous de voir, chacun sa méthode, je n'essaie pas de faire du prosélytisme (et puis vous êtes libres de ne pas le faire, y a pas de contrôle des connaissances en fin de trimestre, chouette, non?) :))

ndlr: "j'ai le droit de vivre" et "le jour se lève" ne feront qu'aggraver votre cas si vous êtes déjà désabusé sur la société et ses rouages implacables mais je les recommande néanmoins. Pour rire un peu après, lisez "Knock" de Jules Romains ou si vous préférez vous défouler en tapant, regardez "Rocky", ça ira déjà beaucoup mieux, les entraînements ont un effet calmant :)))

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Commentaires
C
Superbe réfléxion ! Moi aussi, j'aime beaucoup "Milagro", où l'esthétisme très poussé ne prend pas le pas sur la réflexion. Redford étonne souvent derrière la caméra, et là, il paraît au sommet de sa forme.
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