grrr
Comme le cahier s'étiole, je vais de nouveau vous parler d'un sujet qui m'agace prodigieusement, le démarchage téléphonique.
Le démarcheur est au téléphone ce que le spam est à l'email: une nuisance. Tu es chez toi, ton téléphone sonne (d'une manière plus ou moins agréable selon que tu aies été capable de le régler en suivant les consignes généralement fantaisistes du mode d'emploi), tu piques un sprint dans ton 350m2 triple exposition en duplex donnant sur cour et jardin avec poutres apparentes et loggia de 70m2 sur laquelle pousse un chêne même pas bonsaï (on a le droit d'inventer des offres d'apparts totalement inabordables, non?) donc tu sprintes, pensant, guilleret qu'un ami, une vague connaissance voire un membre de ta famille se souvienne de ton existence (avec un appart' pareil, tu dois avoir plein d'amis l'été prêts à prendre le frais à l'ombre dudit chêne), tu décroches et dis allô d'une voix enjouée. Et là, déception immédiate, la voix qui te répond, reconnaissable entre toutes par son ton monocorde, est celle d'un démarcheur pour une quelconque entreprise dont tu contrefiches d'avance. Là, comme tu es poli, tu le laisses faire son laïus en attendant un blanc pour déclarer que tu n'es pas intéressé. Mais il s'accroche, le bougre. Tu as compris ta douleur, tu ne les laisses plus aller jusqu'au terrible et complètement inadéquat "qu'est-ce qui vous retient?", tu leur assènes un "si j'étais intéressé, je ferais les démarches moi-même pour me renseigner", ce qui les désarçonne assez longtemps pour que tu leur dises "bonne journée, au revoir" (alors que tu ne le penses pas du tout et que tu ne veux surtout pour les ravoir au téléphone) et que tu aies le temps de raccrocher.
- C'est quoi la chute de ce message? Ben, y en a pas, j'ai raccroché.
- Moi, je vous dis, elle se laisse aller.