gros chagrin
Ce matin, au saut du lit, j'ai appris une mauvaise nouvelle. Ma mère m'a appelé (par erreur en plus) pour me dire que Remo Forlani venait de mourir cette nuit à l'hôpital. Ca faisait longtemps que je savais qu'un de ces quat', ça arriverait mais dans l'intervalle, à chaque fois que je l'appelais sur son portable pour prendre de ses nouvelles, il me rappelait à son heure habituelle et on rigolait.
Qu'est-ce que j'ai pu rigoler avec Remo. De monsieur un peu effrayant avec qui j'avais travaillé à la radio l'autre décennie, il était devenu mon ami. De ceux qui comptent dans votre vie.
Et pas parce qu'il était connu, et pas parce que c'est en travaillant sur une émission que je l'avais rencontré. Non. De ces gens avec qui vous accrochez dans la vie et pour qui vous pleurez quand vous apprenez que quelque chose leur est arrivé.
Alors non, on ne prendra plus quelque boisson chaude dans un café de Paname (thé pour lui, p'tit crème pour moi), ça nous arrivait moins souvent depuis qu'il avait eu son cancer du poumon et ça me faisait trop de peine de le voir marcher doucement dans la rue pour rentrer chez lui, même s'il se planquait et voulait faire le malin. Alors on se téléphonait et il m'expliquait en râlant qu'il ne respirait plus. Et je lui disais "encore suffisamment pour être là".
Eh ben, cette nuit, apparemment plus.
Son téléphone ne répondra plus. Ca ne servira plus à rien de lui laisser des messages, malgré ce qu'il raconte sur le répondeur.
Je suis triste.
Edit: Et si le cahier de Caelle est celui de Caelle, c'est parce que c'est un nom qu'il m'avait trouvé, un anagramme sur mes initiales, à une époque où nous nous écrivions des fausses lettres.