Chronique d'un samedi
il faudrait toujours écouter Oscar Wilde... :))
"The basis of optimism is sheer terror."
"I adore simple pleasures. They are the last refuge of the complex."
"The true mystery of the world is the visible, not the invisible."
"Fashion is a form of ugliness so intolerable that we have to alter it every six months."
Fait chaud. J'ai beau regarder au loin, y a
pas d'eau. Y a pas de mirages en région parisienne, juste du bitume qui
chauffe. J'attends qu'il fasse nuit pour sortir.
Je ne sais pas où sont les coccinelles. Faut dire
que sur le balcon, le mercure monte vite. J'en ai juste vue une sous
une feuille. J'espère qu'elles sont seulement planquées. La population
puceronnienne a l'air de moins la ramener et les fleurs semblent
ragaillardies.
L'orchidée est en plein délire. Finalement, ça pousse bien, ça.
J'ai regardé un film qui aurait pu être bien. Je
voulais aller le voir en salles quand il est sorti, m'étais dit dès que
je pourrais le louer, je le louerai. Alors c'est fait. C'est "qui perd
gagne" * de Laurent Bénégui avec Thierry Lhermitte, Elsa Zylberstein et
compagnie (dont Michel Aumont, impeccable).
Alors ça m'a plu et ça m'a énervée. Vous voulez savoir pourquoi?
L'idée de départ est vraiment chouette, le duo
Lhermitte/Zylberstein savoureux façon ping-pong, ils jouent à aller trop loin, la balade dans l'univers du jeu
vue/revue/archirevue mais toujours agréable, la plongée dans la brigade
de la répression des fraudes et la découverte de la division des jeux aiguise l'appétit mais y a toujours un mais... ;)
La fin m'a archi déçue. D'abord y a une sacrée
ellipse temporelle, le truc à te faire hurler dans une salle et à
accuser le projectionniste d'avoir fait sauter une bobine, le truc à te
jeter à la maison sur ton lecteur de dvd en l'accusant d'avoir sauté un
chapitre. J'aime beaucoup les ellipses temporelles, ça enlève les temps
morts. J'adorerais qu'il y en ait dans la vie. Ca enlèverait ce sacré
doute qui sape goutte à goutte les plus belles entreprises. Donc
l'ellipse temporelle est sûrement ma figure de style préférée dans la
grammaire du cinéma (v'là que je me la joue étudiante en ciné, ben oui,
ils m'ont au moins appris ça à la fac... à faire de l'esbrouffe!), bref
la fin déconne, la fin est convenue, la fin est tout droit sortie d'un
chapeau, c'est une queue de poisson. Sont plus deux à jouer au chat et
à la souris, ils se réconcilient autour du bébé et tout le monde il est
content. Envoyez le générique. Et là, je crie à l'imposture. C'est la
fin qui gâche tout, c'est le soufflé qui retombe avant d'arriver sur la
table. Expliquez-moi pourquoi actuellement les scénaristes français
s'imaginent que terminer n'importe quelle histoire dans une maternité
est une bonne idée? Ca fait quelques films récemment que je vois, qui
me plaisent plutôt et dont la dernière séquence me semble convenue au
maximum. Y a quand même d'autres moyens de finir une histoire...
Faudrait qu'ils se creusent un peu plus le crâne. Car au choix soit ils
se sont balancés tellement de vannes qu'ils tombent d'accord sur le
fait que la vie est pourrie de chez pourrie et qu'il vaut mieux se
faire sauter la caboche ou mieux s'associer pour pourrir la vie d'un
voisin, soit boum ils nous font une grossesse expresse et se
réconcilient autour d'un berceau dans une maternité!!!! scrogneugneu!
C'est la politique du bébé qui résout tout... Ben voyons... On les croit...
Ah
et ils nous feraient moins de séquences "ils sont
nus comme des vers sur un lit pour nous prouver qu'ils s'aiment", ça me
plairait aussi. Je sais, je vais passer encore pour la mère la pudeur.
Ben tant pis. J'aime bien quand on nous raconte une histoire et que
j'en ressors en me disant "chic, on n'a vu personne à poil". Le cinéma
est l'art de la suggestion, du "make believe". Pour le reste, y a la
vie.
J'aime beaucoup Thierry Lhermitte et Elsa
Zylberstein. Je les préfère quand ils gardent leurs vêtements. Ca me
gêne pour eux. Evidemment, ils s'en foutent éperdument que je sois
gênée pour eux mais je pense qu'on est assez grands pour comprendre
qu'ils s'aiment sans les voir rouler en long, en large et en travers
sur le lit ou ailleurs. En revanche, je ne suis pas contre les mecs
torses nus dans les films. Ce sont toujours les filles qu'on voit le
plus.
J'ai aussi regardé "Femme fatale" de Brian de
Palma. Alors là, y a vraiment un truc qui cloche. C'est enquiquinant,
c'est long, c'est démonstratif et puis c'est archi manichéen. Je n'ai
rien contre le manichéisme mais là, c'est à la louche.
Entre parenthèses, la mère Rebecca Romijn-Stamos
(je crois que c'est comme ça que cela s'orthographie) est une bombe
incendiaire, on dirait qu'elle a été fabriquée par ordinateur.
Physiquement, ça calme. C'est la belle garce. De toute manière, cela se
veut comme ça vu que cela débute avec elle de dos en train de regarder
"double indemnity" (assurance sur la mort) avec Barbara Stanwyck, de
Billy Wilder. Je ne parlerai pas de Billy Wilder, grand des grands
parmi les grands. Dedans, Barbara Stanwyck y joue une garce, une vraie
de vraie.
Cette "femme fatale" en est une au rabais. A mon avis, la plus grande garce, c'était Bette Davis.
Sont quand même fatigants avec les poncifs sur
les garces, la garce est blonde, la gentille est brune. La garce a un
corps à damner les saints, en joue et ne fait que des bêtises avec. Au
bout d'un moment, ça devient lourd. Grow up, guys!
Ah et la garce forcément paie pour ses forfaits.
Là, il a voulu faire une fin heureuse mais c'était tellement lourd
avant qu'on a peine à y croire. D'autant qu'il nous inflige la fin où
elle paye et par le biais d'un bain nous fait la fin en accéléré genre
tout va bien, tout le monde est content avec un stratagème digne de
l'alignement des planètes. ouaif, ouaif, lourdaud. Quand je commence à
regarder le compteur horaire au bout d'une demie-heure, c'est mauvais
signe.
Ca m'embête quand ils ratent leurs films car je
suis archi bon public. Je pars toujours dans l'idée que je vais aimer
leurs films, adorer les personnages alors quand je suis déçue, je suis
déçue outre mesure. Je leur en veux :))
* ai trouvé cette définition de "Qui perd gagne" :
Qui
perd gagne. – Se dit d'un jeu dans lequel l'objectif est d'atteindre un
résultat le plus petit possible pour gagner : faire le moins de levées
ou capturer le moins de pièces. Se dit également d'un jeu dans lequel
le dernier mouvement prévu pour perdre se transforme en gain. Par
exemple, selon ce principe, au nim, le joueur qui prend la dernière
allumette perd. Aux dames, celui qui réussit à faire capturer toutes
ses pièces ou qui les place dans une position d'immobilité gagne. Dans
ces cas, l'enjeu appartient au perdant. On dit aussi jouer à la misère.
Pour info (yes, yes, yes :)), ce message est mon centième message depuis que j'ai démarré ce "cayait", deux mois et neuf jours aujourd'hui and still going strong, yes, yes, yes, hip hip hip HOURRA :)))