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caelle
11 novembre 2005

conversation sans queue ni tête

cygnes

Cygne 1: t'es vraiment sûr?
Cygne 2 : Puisque je te le dis!
Cygne 3: Je ne peux pas y croire.
Cygne 2: Et si. Il fallait bien que ça arrive à un moment ou à un autre.
Cygne 1: Elle n'a vraiment rien à dire? Même pas un truc lu quelque part? Un bout de dialogue de film? Une réflexion quelconque?
Cygne 2 : rien, le vide total. Sous ses cheveux, c'est la bise, les neurones sont à plat. Le point mort.
Cygne 3: c'est-y pas malheureux.
Cygne 1: C'est pour ça qu'elle nous fait parler alors?
Cygne 3: pour dire qu'elle n'a rien à dire?
Cygne 1: c'est de la triche, ça, si elle n'a rien à dire, elle a qu'à ne pas mettre de message et les lecteurs comprendront qu'elle n'a rien à dire. Sont futés les lecteurs*.
Cygne 3: Et tu crois que ça va continuer?
Cygne 2: non, c'est passager, c'est aujourd'hui, c'est le gris du ciel, c'est l'armistice de 14-18, allez savoir. Je suis un cygne, je ramasse les quignons de pain sur l'eau et je me fais les plumes. Je ne sais pas, moi, pourquoi on n'a rien à dire parfois et surtout pourquoi on a à dire souvent.
Cygne 3: Ca, c'est sûr, sont bavards, les humains. Toujours à échafauder des théories, sur tout, sur rien.
Cygne 1: souvent sur rien, si tu vas par là.
Cygne 2: C'est ça qui fait leur charme.
Cygne 1: Et puis ils ont des bouts de pain.
Cygne 2: Ah, les bouts de pain. Tiens, regarde, y en a un là. Si tu ne le prends pas, je le mange.
Cygne 3: miam.



* "un peu de brosse à reluire bien appliquée ne fait jamais de mal" proverbe intemporel et utile en toutes circonstances

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