c'est en feuilletant un magazine...

que j'ai appris deux décès qui me font de la peine. Tout d'abord celui d'Art Buchwald, "columnist" (chroniqueur?) américain très connu et très drôle. Pendant un temps, en mal d'Amérique restée de l'autre côté de l'océan (elle n'a pas bougé depuis) et avant qu'internet ne m'en rapproche, j'achetais* "the international Herald Tribune" rien que pour lire sa chronique (et aussi les "comics"). Un petit bonheur quotidien.
Si vous voulez en savoir plus sur lui, allez voir là.
Sa chronique la plus connue est celle où il explique aux Français Thanksgiving et cette dernière est reproduite chaque année pour "Merci Donnant" (la lire là pour mieux comprendre :))
Et si vous voulez lire sa dernière chronique qu'il avait écrite de façon à ce qu'elle soit publiée après sa mort, la voici ici.

Bon, Art Buchwald est hélas mort mais il reste pour rigoler la chronique "if you ask me" de Libby Gelman-Waxner dans le Premiere américain (sa chronique est la raison principale pour laquelle je l'achète quand je tombe dessus chez un kiosquier à Paname... Si ça vous intéresse, je peux même vous indiquer quartier par quartier où l'on peut le trouver plus palabrer - si vous me le permettez - de longues heures durant sur le fait que les tarifs d'importation des magazines américains étant devenus prohibitifs, je ne peux plus ces dernières années assouvir mon goût immodéré pour les magazines et suis obligée de me limiter à la presse française... scrogneugneu).

Tout ceci m'amène à évoquer le deuxième décès qui m'a peinée (regardez comment la transition n'est pas si mal amenée que ça puisque par le biais de Libby Gelman-Waxner qui, dans Premiere, évoque les dernières sorties cinématographiques tout en parlant de sa vie, de sa fille et de tout ce qui fait son univers, je passe d'un chroniqueur à une chroniqueuse et me rattrape aux branches puisque le deuxième décès concerne le cinéma. Et toc!), celui de Solveig Dommartin, dont le rôle le plus marquant fut celui de Marion la trapéziste dans "les ailes du désir" (der Himmel über Berlin) de Wim Wenders.
Je crois que j'ai déjà évoqué ici ce film. J'en garde un souvenir ému. Je l'avais vu dans de très mauvaises conditions. Un vendredi aprèm' au lycée pour le cours d'allemand dans ce qui tenait lieu de salle vidéo. Une salle de classe au dernier étage avec des tables en bois. Des rideaux noirs soit-disant opaques. Une classe à la fois surexcitée et ennuyée d'avance. Une prof d'allemand tellement enquiquinante que son film ne pouvait être qu'enquiquinant.
Et ce film m'a chopée et ne m'a plus lâchée. Malgré les sonneries d'interclasse. Malgré les "remuages" de mes camarades. Malgré. Malgré.
Quand ce fut fini, je suis partie. Je ne voulais pas parler à qui que ce soit, je ne voulais pas qu'on me dise "pfff, je me suis ennuyé et toi? C'était barbant, hein?" Je voulais rester sur mon petit nuage au moins dix minutes. Je suis allée marcher au lieu de prendre le bus pour être sûre de croiser personne. Je ne l'ai pas revu souvent depuis. J'ai toujours peur que ce souvenir s'écroule et que ce film ne représente plus la même chose.
C'est un peu comme la fois où j'avais lu "la ballade du café triste" de Carson McCullers. J'étais en vacances dans un cadre sublime. J'ai emprunté ce bouquin à la biblio, comme ça, un peu par hasard. Parce qu'où que je sois, j'ai toujours un livre en train. Toujours. Et celui-là fut un choc. A tel point que je n'ai pas pu le rendre. Je ne l'ai pas volé. A la place, j'ai donné un livre que j'avais. Car celui-là, il fallait que je le garde. Et après, j'ai lu tous les livres de Carson McCullers mais aucun ne m'a fait l'effet de celui-là.
C'est toujours dur d'expliquer pourquoi certaines oeuvres vous touchent. Que ce soient des livres, des films, des musiques. C'est dur de partager ça avec autrui. Je ne sais pas à quoi ça tient. Mais rien n'est plus chouette que de ressortir ému(e) après avoir vu un film, être transporté(e) par une musique au point d'en avoir la chair de poule ou de plonger dans l'univers d'un livre car ça permet de porter un regard différent sur la vie.
Ca rend la vie plus belle. En tout cas, moi, je trouve.


*quand j'étais étudiante et bien plus en fonds qu'actuellement, mais ceci est une autre histoire.

Comments

[caelle]

Cajun--> Merci et bienvenue. No problemo pour échanger des points de vue, contente de voir que l'on ait des goûts en commun, mais s'il te plaît, mets toutes les lettres aux mots, cela sera plus facile ainsi pour se comprendre :)

[cajun]

slt jai bien aimé ton blog on a pas mal de gou en commen alors jaimerai bien echanger des points de vu alors tu devrai av mon ad avec ce message, jespere av des news bonne continuation