ou comment Grib est le seul chat...

à ma connaissance à dormir en confiance près d'une batte (modèle enfant mais en bois) sans se sentir menacé.
J'avais écrit un chouette message* où je vous expliquais le pourquoi du comment qui fait que j'ai une batte qui traîne chez moi, comment eh ben la police te suggère de faire une ronde et de rappeler avec une description quand tu les appelles après un méga-cambriolage généralisé et que  la bande revient un dimanche matin (et en plus, pour dire "attention, moi, c'est bon, mais c'est pour mes voisins...ceux qui y ont échappé la première fois"), comment on te dit a posteriori que ta serrure, vaut mieux que tu la changes quand même (vu que ce modèle-là, eh ben, le truc pour le péter en deux temps trois mouvements, ça existe depuis longtemps et le type n'en revient pas que cela ne te soit pas arrivé plus tôt), vu que deux fois ils ont essayé de rentrer chez toi car t'avais la même serrure que les autres mais qu'avec tes horaires fantaisistes eh ben les deux fois t'étais là, que ça sert à rien de les prévenir pour les autres car ils ne viennent pas un dimanche et te rient au nez par manque de moyens en effectif et en véhicules et que, franchement, à ce stade, on te suggère même de péter toi-même ta serrure pour arnaquer l'assurance vu que ça a été un "coup de grisou pour votre immeuble" (je cite la police) et que ça passera, que comme t'aimes pas l'arnaque, tu changes ta serrure par sécurité mais tu la payes de tes deniers (trop conne, je vous dis) mais que tu réagis:

- c'est le moment ou jamais de me rapporter une batte des US! (ça tombait bien, j'y allais justement après ne pas y être allée depuis plusieurs années et quoi de plus américain qu'une batte de base-ball, hein?).

Car taper dans ta porte de rage et de peur, ça a marché une  fois (la deuxième tentative) mais la prochaine, eh ben, si quelqu'un entre dans mon appart' et que j'en ai le temps, je l'assommerai avant qu'il ne m'assomme. Et là, je ne ferai pas de discours avant. Parce que pour assommer quelqu'un, faudra que je me concentre.
Et le voleur gentleman avec les femmes, je n'y crois pas (ou alors ça se saurait).
Et que, quand t'as peur après chez toi, (ça secoue malgré tout, deux tentatives de cambriolage en quatre jours) on te suggère à toi et aux autres (surtout ceux dont les apparts ont été saccagés et qui ne dorment plus) les anxiolytiques.

Que l'immeuble entier (beaucoup de vieux) se regarde suspicieusement depuis (même plus de deux ans après) mais continue d'ouvrir à l'interphone quand quelqu'un sonne partout (sont cons, ou quoi???) mais que de loin, quand tu arrives, ne te tiennent la porte que ceux qui te connaissent déjà.

Et puis les jeunes (pour eux, je serai toujours jeune, j'habite limite dans une maison de retraite, ça commence à rajeunir cependant), ça a de mauvaises fréquentations, c'est bien connu (des gens plus jeunes qu'eux).

Des gens qui mettent des bonnets ou des casques de moto sur leur tête (le garçon parisien fait très attention à ses cheveux et ne veut pas les mouiller, plus vieux, il se balade systématiquement avec un parapluie, l'entraînement pour la canne de plus tard), des gens de drôles de couleurs, des gens qui ne sont pas bien habillés (ben, forcément, en costard en semaine, le week-end, ils s'habillent en "sale"). Y avait un type au rdc avec qui je parlais beaucoup, il était gardien de nuit, donc ses jours (nuits) de repos, il baladait son labrador (qui me fonçait dessus tellement il était content de me voir - le labrador, pas le mec - on aurait dit la pub avec la musique du film de Belmondo, le labrador est archi-enthousiaste et veut jouer. Et un labrador qui court dans un long couloir vers vous, eh ben, faut s'arc-bouter pour ne pas tomber!!!) à deux heures du mat', je lui disais "vous, en cas de nouveau cambriolage, vous êtes le premier suspect" et on rigolait.

On a bu des cafés cet été devant l'immeuble quand il y faisait trop chaud à minuit pour dormir. Alors évidemment, ça choque. Je défends les mémés à chienchiens de l'immeuble, le gardien (exploité et méprisé et pourtant, grâce à lui, l'immeuble n'est pas encore une auge et les paquets de la poste ne restent pas en souffrance à l'autre bout de la ville jusqu'à temps qu'on puisse aller les chercher) et je traîne avec les plus patibulaires..!

Ah et puis, quand je gueule qu'on fait des travaux pharaonesques (pour le tarif) dans l'immeuble et que toutes les entreprises de btp doivent nous prendre pour les pigeons du coin, eh ben, on me dit "p'têt que vous vivez au-dessus de vos moyens en habitant ici",et bizarrement, c'est une dame infirmière en retraite dont le seul luxe est son appartement (je la cite) qui me dit ça, mal à l'aise et un peu honteuse. Elle ne peut pas se payer de vacances. Je lui dis "je sais, je vois qui est là au mois d'août puisque je suis souvent là aussi" et deux semaines après, elle se casse le col du fémur et personne (à part le gardien et trois, quatre autres s'en soucient) en tombant dans la rue. Et moi, pendant des années, on ne me disait pas bonjour quand je disais bonjour, j'étais la jeune de passage. Très enraciné le passage. Les gens qui disent bonjour à la tête du client, qui disent bonjour qu'aux "voisins de marque" et font semblant d'être sourds quand les autres les croisent dans le couloir, je trouve ça nase. Et maintenant, ils voudraient tous que je m'engage dans le conseil syndical. Chaque année, ils remettent ça.

Z'avaient qu'à me dire bonjour dès le début. Même mon père, une fois, on lui a mal parlé car pour déménager un truc, il était habillé sport et on l'a pris pour un déménageur. C'est vous dire le mépris de ces gens. Depuis quand on s'habille en costume pour bouger un meuble????  Alors y a des gens polis et gentils dans mon immeuble (qui bizarrement ont tenté avant moi l'aventure du conseil syndical et ont quitté pour cause de lettres de menaces dans leur boîte aux lettres ---->je rappelle que la moitié des habitants sont limite cacochymes et que les lettres du syndic laissées dans les ascenseurs sont taguées et recouvertes d'insultes, comme quoi le vieux chenu et la vieille aux cheveux bleus, eh ben, ça sait encore taguer! une fois, j'ai corrigé les fautes d'orthographe - ils en avaient enlevé mais pas toutes et ça s'est terminé en "au cimetière les vieux" alors que c'était moi qui avais corrigé la dernière, ça a été recorrigé - mal, j'ai alors accroché la définition du dictionnaire!) mais boudiou, le service d'animation inter-voisins, eh ben à part le gardien, sa femme (très discrets car attaqués verbalement sans cesse) et ma pomme, c'est pas ça.

C'est drôle, y a des voisins vieux, quand je ne les ai pas vus depuis longtemps, ils me disent "alors vous êtes partie en voyage. je ne vous voyais plus. Vous êtes sûre que vous étiez là?" Ils me chopent à la cave et me tapent la discute en rallumant la minuterie, m'arrêtent dans la rue au pied de l'immeuble quand ils baladent leur chien dans la rue après le film le soir... Mais personne ne m'a jamais invitée à prendre le café chez eux (à part celui qui aurait été le "premier suspect";)

C'est qu'il y a comme un besoin de communication chez tout le monde qui n'est pas assouvi. Je me goure ou quoi? En revanche, taper sur les tuyaux au moindre bruit, ce n'est pas de la communication, c'est du morse et taper sur les vitres avec un balai à tout bout de champ, c'est franchement agressif.

Alors moi, j'ai choisi le truc ludique. Je parle avec eux quand je ne suis pas en train de courir pour attraper le bus et pour la maison, j'ai la batte. Et j'ai inventé un jeu avec, le batte-tennis (dangereux en appart', tu lances la balle de tennis en l'air, tu tapes dedans en direction d'un mur et Grib court la chercher, faut pas taper fort car sinon, ça rebondit et ça casse tout dans la bibliothèque).
C'est très drôle.
Et donc, Grib peut dormir tranquille à côté de la batte qui traîne toujours (parce que je ne sais pas où la ranger en fait). Il sait qu'il ne risque rien avec. Ni lui, ni tous ceux qui sont cools et sympas. Sont juste inquiets de la voir mais y a pas de quoi :)

* comme je l'ai perdu (le serveur a bloqué, tout a bloqué...eh ben, ça devient dur d'écrire et de tout recommencer à chaque fois...), j'en ai recommencé un autre en parlant de la même chose et puis en évoquant d'autres choses. Le côté une idée en attire une autre...